Par rapport à l’année précédente, les effectifs au contrôle laitier officiel 2015 sont en net recul au 31 décembre 2015 (- 2 %), en lien avec la conjoncture nationale défavorable. 2 562 183 lactations qualifiées sont prises en compte dans les résultats nationaux 2015 (- 0,4 % par rapport à 2014). La baisse du nombre d’élevages adhérents au contrôle laitier se poursuit inflexiblement avec 41 830 exploitations en 2015 (contre 63 000 en 2005).
Parallèlement, le pourcentage d’élevages avec plus de 60 lactations qualifiées continue de progresser (38,8 % en 2015, contre 36,2 % en 2014 et 30,8 % en 2013) et représente désormais 58,7 % des lactations qualifiées (contre 55,8 % en 2014 et 49,1 % en 2013).
En 2015, la production laitière brute progresse de nouveau (+ 37 kg) pour atteindre 8 518 kg par vache en 337 jours de lactation (- 3 jours). Dans le même temps, les taux butyreux (TB) et protéiques (TP) baissent de 0,1 g à 39,2 g/kg et 32,2 g/kg. A noter que depuis 2010, le TB a baissé de 0,7 g/kg et le TP est resté stable.
| 2015 | Variation 2015/2014 | 2014 |
Nb de lactations brutes | 2 562 183 | - 9 841 | 2 572 024 |
De 5 000 à 9 500 kilos de lait
Les élevages les plus productifs se trouvent dans les zones de polyculture, par exemple les départements de l’Yonne, la Marne, l’Aube, la Meuse, l’Indre, l’Indre-et-Loire, le Loiret, le Bas-Rhin, les Deux-Sèvres, dépassent les 9 000 kilos de lait par vache. La moyenne bretonne oscille autour de 8 000 kg/VL avec une intensification à mesure que l’on s’approche des Pays de Loire (8 200 à 8 700 kg/VL). En Normandie, plus herbagère, les vaches produisent autour de 7 700 kilos de lait. Le lait à Comté du Doubs est du Jura affiche les niveaux de productions parmi les moins élevées avec 6 250 kg de lait, tout comme la Savoie (4 900) ou la Haute-Savoie (6 100).
Progression de la montbéliarde
Avec plus d’1,7 million de lactations, la race prim’holstein représente 66,6 % des effectifs de vaches laitières françaises contrôlées, suivie par la Montbéliarde (17,2 %), puis la Normande (8,5 %), et les vaches croisées (4 %). La Montbéliarde, ainsi que les races à effectifs réduits (Abondance, Simmental et Vosgienne), poursuivent leur progression. La Jersiaise voit ses modestes effectifs grimper en flèche, cette race anglo-normande a doublé en dix ans. A l’inverse, les effectifs en race normande et salers traite sont à la baisse. Les races prim’holstein et brune restent stables, tout comme la pie rouge des plaines et la tarentaise.
La Holstein loin devant
La Prim’holstein conserve sa place de leader incontesté en termes de performances laitières avec une production moyenne brute de 9 352 kg de lait en 348 jours, soit 2 tonnes de plus que les croisées et les Brunes. Elle s’impose également en matière grasse (365 kg) matière protéique (297 kg) soit 662 kilos de matière utile, largement devant les autres races. Les laits les plus riches sont produits par la Jersiaise (93,7 g/kg TMU), la Normande (76,7 g/kg TMU), la Pie Rouge et la Brune (75,8 g/kg TMU). Les laits les moins riches en matières utiles sont ceux de la Tarentaise (68,9 g/kg), l’Abondance (70,2 g/kg), la Prim’holstein (70,8 g/kg) et la Montbéliarde (71,6 g/kg), soit par effet de dilution et/ou sans doute par manque de sélection sur ces postes rémunérateurs.
La Normande conserve l’avantage des taux protéiques (TP : 34,6 g/kg) avec la Brune (TP 34,2) et la Jersiaise (TP 38,4) devant la Montbéliarde (TP 32,9) et les croisées (TP 32,4).
La situation cellulaire s'améliore
La situation cellulaire s’est fortement améliorée par rapport à l’année précédente : la proportion de lactations qui présentent au moins deux contrôles avec une numération cellulaire supérieure à 800 000 cellules baisse significativement (- 1 %) et retrouve un niveau jamais atteint depuis 2007. Dans le même temps, l’amélioration est encore plus marquée pour la part des lactations avec l’ensemble des contrôles inférieurs à 300 000 cellules (+ 2,4 % par rapport à 2014). Là encore, il faut remonter à 2005 pour trouver un résultat aussi favorable. Pour les races nationales, l’embellie concernant la situation cellulaire est plus significative en Prim’Holstein et Normande.
L’âge au premier vêlage reste assez tardif en France (32 mois environ) et rares sont les départements dont la moyenne atteint les 29 mois. L’âge au premier vêlage va de 26 mois pour la Jersiaise, 30 mois en Prim’holstein et Pie Rouge, 32 mois en Brune, 33 mois en Montbéliarde et Normande, 34 en Simmental et jusqu’à trois ans en Abondance et Tarentaise.
Question longévité, les vaches en quatrième lactation et plus représentent 22,9 % de l’effectif des troupeaux, tandis que les primipares sont 33,5 %. Le rang moyen lactation est de 2,5.
Du côté de la reproduction, rares sont les races laitières qui parviennent à faire un veau par vache et par an. Ce qui est un élément essentiel pour les élevages qui cherchent à grouper les vêlages, ne l’est pas forcément pour les élevages avec des vêlages étalés à fort niveau de production qui cherchent plutôt à limiter les jours improductifs. Les intervalles vêlage–vêlage (IVV) les plus courts sont détenus par la Normande (405 jours) avec un temps de tarissement de deux mois, et par les races de montagne mais dont le nombre de jours improductifs dépasse les trois mois entre deux lactations. Sélectionnée pour sa persistance de traite, la Prim’holstein a les lactations les plus longues avec 348 jours, pour un IVV de 429 jours (1 an et deux mois) et la durée de tarissement la plus courte avec 58 jours, soit 10 jours improductifs de moins que la Montbéliarde.
IVV | Durée de lactation | Différence = tarissement/jours improductifs | |
Prim'holstein | 429 | 371 | 58 |
Montébliarde | 399 | 331 | 68 |
Normande | 405 | 344 | 61 |
Croisée | - | 345 | - |
Abondance | 405 | 317 | 88 |
Brune | 427 | 362 | 65 |
Simmental | 393 | 302 | 91 |
Pie Rouge | 411 | 330 | 81 |
Tarentaise | 401 | 280 | 121 |
Jersiaise | 404 | 324 | 80 |
Les chiffres le montrent, la race parfaite n'existe pas encore, tout dépend de son système et de ses objectifs de production ! Et rappelons qu'il s'agit de résultats bruts moyens par race obtenus en conditions réelles d'élevage avec des effets milieux très divers et des alimentations différentes.