Anticipation, information des éleveurs, prise en charge des maladies animales : la Confédération paysanne a appelé mercredi l'Etat à « changer radicalement de méthode » dans le suivi des crises sanitaires alors que la France est touchée par plusieurs épizooties.
« Il faut changer radicalement de méthode sur le sujet de la FCO (fièvre catarrhale ovine) et des questions sanitaires », a jugé Laurence Marandola, porte-parole du troisième syndicat de la profession. Le pays est selon elle confronté à une crise sanitaire « jamais vue par son ampleur, par la couverture géographique, le nombre de fermes d'élevage touchées, le taux de mortalité, le taux de pertes directes et indirectes ».
Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a doublé en une semaine, passant à 712 foyers au 5 septembre, selon le dernier bilan officiel.
Décelé pour la première fois en Europe en septembre 2023 aux Pays-Bas, où des milliers de foyers ont depuis été recensés, de premiers cas de cette maladie virale transmissible par un moucheron ont été confirmés début août en France, avant de se propager à grande vitesse.
Avant l'apparition de la FCO 3, les éleveurs français faisaient face depuis plusieurs années aux FCO de sérotype 4 et 8. Or, la FCO 8 connaît aussi un regain d'activité ces dernières semaines dans le sud du pays. Un vaccin, différent de celui contre la FCO 3, existe et a été pris en charge par l'Etat de 2008 à 2018 mais ne l'est plus pour cette épizootie, désormais considérée comme endémique en France.
« On est absolument scandalisé par la différence de traitement entre la 3 et la 8 », a affirmé Mme Maradandola.
« Ce que demande la Confédération paysanne, c'est une information fiable et "anticipatrice" pour aider les gens à se préparer, puis un accès de masse aux vaccins », selon elle. Laurence Marandola déplore notamment la prise en charge du vaccin pour la FCO 3 uniquement dans la moitié du pays : « En termes d'efficacité sanitaire, c'est hautement discutable ».
Il faut également mettre en place des « indemnités fortes ». « Il va falloir très rapidement envoyer des signaux aux éleveurs sinon il y en a qui vont mettre la clé sous la porte », a-elle plaidé, prévenant que les éleveurs seront « extrêmement mobilisés sur le terrain ».
Outre la FCO, trois foyers de grippe aviaire ont été recensés ces dernières semaines en Bretagne et 518 de maladie hémorragique épizootique (MHE), une épizootie distincte qui touche particulièrement les bovins, depuis le 1er juin.
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