Faut-il mieux faire analyser ses sols ou bien ses fourrages ? Pour Jean-Paul Romano, expert fourrages chez Oxygen et Optival Conseil Elevage, l’analyse foliaire permet de savoir s’il est possible ou non de faire l’impasse sur les fumures en phosphore (P) et surtout en potasse (K).
Analyse de sol vs analyse foliaire
L’avis de Jean-Paul Romano, conseiller fourrage chez Oxygen et Optival : « L’analyse de sol sous prairie permanente n’est pas facile à réaliser correctement. A quelle profondeur faut-il faire le prélèvement sachant que la fertilité du sol se concentre sur les cinq premiers centimètres ? Elle est aussi difficile à interpréter. Si elle donne une bonne estimation de la disponibilité des éléments P et K, qu’en est-il de leur assimilabilité ?
En fait, son interprétation est rendue difficile par le fort taux de matières organiques des prairies permanentes et une capacité d’échange cationique (CEC) artificiellement forte. »
L’analyse foliaire est simple, fiable et rentable
A l’inverse de l’analyse de sol, l’analyse foliaire est un bon reflet de la disponibilité « efficace » du phosphore et du potassium dans le sol. Elle est facile à échantillonner, moyennant quelques précautions toutefois, et à interpréter, avec un impact économique immédiat pour les éleveurs. En effet, elle oriente le choix de fertiliser ou non, et à quel niveau d’apport. 50 unités de phosphore et 150 unités de potasse par hectare représentent un coût d’environ 115 €/ha. Si l’analyse foliaire indique qu’une impasse peut être faite une année, sur une ou plusieurs parcelles, le retour sur investissement est évident.
Ce type d’analyse est aussi pertinent à conseiller avant des resemis à l’automne de luzerne ou de prairies multi-espèces qui vont durer trois à quatre ans, voire plus. Là aussi l’investissement est dérisoire par rapport au retour d’information qu’il permet sur l’état des lieux des prairies en cours et avant réfection, ainsi que sur la stratégie de fertilisation à long terme.
congeler 15 poignées d'herbe
En période de pleine pousse et lorsque le volume sur pied peut être estimé à plus de 2.5 t MS/ha, prélever 10 à 15 poignées d’herbe coupées à 5 cm du sol pour constituer un échantillon de 500 g. Veiller à le congeler aussitôt jusqu’à l’envoi pour analyse.
Le calcul des indices de nutrition et leur interprétation :
Les résultats sont exprimés en teneur en N, P, K par kg de matière sèche d’herbe (‰). Pour calculer les indices de nutrition, il faut appliquer les formules suivantes :
IP = 100 x P % / ( 0,15 + 0,065 N %)
IK = 100 x K % / (1,6 + 0,525 N %)
La fertilisation à adapter sera discutée avec votre conseiller technique ; le tableau ci-joint vous indique les stratégies possibles en fonction des résultats :
|
Indices IP ou IK |
Etat de nutrition |
Recommandations |
|
Supérieurs à 120 |
Excédentaire |
Impasse possible (P2O5 : 2 à 3 ans / K2O : 2 ans maximum) |
|
Entre 100 et 120 |
Très satisfaisant |
Diminuer |
|
Entre 80 et 100 |
Satisfaisant |
Maintenir |
|
Entre 60 et 80 |
Insuffisant |
Augmenter |
|
Entre 40 et 60 |
Très insuffisant |
Apporter 60 kg/ha/an de P2O5 |
Source : www.Herbe-actifs.org

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