B.Chenard (Tmce) : « On nourrit d’abord une flore avant l'animal ou la plante »

B.Chenard (Tmce) : « On nourrit d’abord une flore avant l'animal ou la plante »

L’entreprise "Technique minérale culture et élevage" (Tmce), originaire de Saint-Gonnery dans le nord du Morbihan, fête ses 20 ans. Bernard Chenard, directeur régional Normandie et Centre, donne sa vision de la gestion de la vie du sol à l’animal.

Bernard Chenard, directeur régional Normandie chez TmceBernard Chenard, directeur régional Normandie chez Tmce. (©Terre-net Média)

Web-agri : Tmce vend à la fois des solutions minérales pour les champs, les prairies, les animaux et les litières. Quels liens faites-vous entre les différentes productions de l’exploitation ?

Bernard Chenard (Tmce) : Nos produits sont des solutions à base de minéraux dont le rôle est d’accompagner la vie microbienne, que ce soit directement au champ, dans les litières pour améliorer l’humification ou chez l’animal pour favoriser l’équilibre de sa flore digestive. En alimentation animale comme végétale, nous nourrissons d’abord une flore microbienne avant de nourrir un ruminant ou une plante.

Une ferme de polyculture-élevage est un système global et cyclique. Un animal équilibré, sur un sol équilibré, nourri avec des fourrages équilibrés, a toutes les chances de fournir un produit de qualité pour le consommateur. Je pense que nous sommes capables de faire une agriculture propre et durable sans forcément être en agriculture biologique.

WA : Qu’entendez-vous par « accompagner la vie microbienne » ?

B.Chenard : Les engrais de fermes sont un bon exemple. Je pense que dans la majorité des exploitations de polyculture-élevage, les fumiers et lisiers sont insuffisamment exploités. L’objectif pour l’éleveur est d’abord de valoriser au mieux ses propres engrais de ferme avant de chercher à acheter des fertilisants. TM litière, notre produit pour les effluents d’élevage, joue sur l’orientation de la flore afin de mieux gérer l’évolution de la matière organique des lisiers et fumiers. Le but est de partir sur un cycle d’humification plutôt que de putréfaction. Les clés de l’humification sont : l’oxygène, l’azote, la cellulose et la lignine qui donneront le rapport C/N, l'équilibre minéral, ainsi que les bactéries et champignons qui déstructurent la lignine.

Un cycle d’humification plutôt que de putréfaction

Les amendements calcique-engrais comme Tms (sol), s’épandent sur les champs et les prairies. Ils ne contiennent pas de bactéries. Ces sels minéraux fixés sur une base calcaire jouent le rôle de catalyseur dans le processus d’évolution des matières organiques et servent à maîtriser l’acidification aux périodes d’intense activité microbienne. Nous avons des parcelles en essai depuis une dizaine d’années avec de bons résultats sur la structure, la biodisponibilité des éléments minéraux, la facilité d’implantation et la tenue des légumineuses.

Avoir un sol bien structuré et équilibré favorise la résistance des plantes aux stress parasitaires et assure une régularité des rendements, notamment en années peu favorables avec une sécheresse par exemple. Nos clients ont cet esprit de gestion à long terme de leur capital sol, et voient plus loin que la prochaine récolte.

WA : Tmce propose également des compositions de semences de prairies, pourquoi s’écarter de votre métier de base qui est la vente de solutions minérales ?

B.Chenard : Les compositions prairiales viennent de la demande de nos clients car il y a beaucoup de gaspillage des fourrages au niveau du transit digestif. Pour améliorer la quantité et la qualité de l’herbe, nous avons travaillé avec des semenciers sur l'association de plusieurs espèces et variétés fourragères afin de répondre simultanément à différents objectifs :

  • L’aspect mécanique du fourrage en cherchant à diversifier les formes de fibres pour améliorer la rumination et le transit. C’est à mon avis un élément essentiel qui reste très peu pris en compte au niveau du calcul des rations.
  • L’aspect nutritionnel de l’herbe en variant la qualité et la diversité des types de celluloses et de protéines. L’objectif est d’avoir une ration déjà équilibrée au champ que ce soit en énergie, en azote et en fibres.
  • Diversifier l’enracinement afin d’explorer les différentes profondeurs du sol. Par exemple, le Ray-gras anglais (Rga) a des racines superficielles, tandis que le dactyle et la fétuque s’enracinent très profondément. Cela se ressent sur l’équilibre nutritionnel des fourrages et la prairie résiste mieux aux stress climatiques.
  • Jouer sur les gammes de précocité. Nos compositions prairiales comprennent entre 8 et 12 variétés différentes avec au minimum deux graminées et deux légumineuses tardives et précoces afin de maintenir la productivité de la prairie au fil des saisons.

Nous proposons plus d’une vingtaine de compositions différentes, qui rencontrent de plus en plus de succès auprès des éleveurs. Nos techniciens accordent beaucoup d’importance au choix de la composition selon le contexte pédoclimatique, à l’implantation et à l’entretien de la prairie.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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