LES ANIMAUX EXPRIMENT LEUR MANQUE DE CONFORT

L'observation de plus de 20 % de vaches perchées ou debout « inutile » deux heures après la traite est un indicateur comportemental caractéristique d'un problème de conception de la zone de couchage.© JÉRÔME PEZON
L'observation de plus de 20 % de vaches perchées ou debout « inutile » deux heures après la traite est un indicateur comportemental caractéristique d'un problème de conception de la zone de couchage.© JÉRÔME PEZON (©)

Le comportement de couchage des vaches en dit long sur le confort du bâtiment. Une forte proportion d'animaux restant debout doit alerter sur les défauts de conception des logettes.

LA DÉTECTION PRÉCOCE DES VACHES NÉCESSITANT UNE INTERVENTION et l'évaluation de l'importance des boiteries dans le troupeau reposent sur une méthodologie validée par l'Institut de l'élevage (Casdar Boiteries). Un diagnostic qui débute en notant la posture des vaches en position fixe (voir encadré). À la suite de ce travail, on considère que le seuil d'alerte nécessitant la mise en place d'un plan d'actions est atteint lorsque moins de 70 % des vaches ont une posture normale, ou si plus de 15 % sont boiteuses. Ensuite, un parage-diagnostic identifie les lésions pour agir sur les bons leviers. « Par exemple, une forte prévalence de congestion de la sole doit amener à observer le comportement des animaux et tout ce qui peut provoquer un temps de station debout prolongé », explique Yves Debeauvais, vétérinaire.

Certains indicateurs comportementaux apportent des éléments pour apprécier le confort des animaux en stabulation. En particulier, le comportement de couchage :

- l'index de confort : c'est la proportion d'animaux couchés normalement dans les logettes, sur le nombre total de vaches dans les logettes. Il est mesuré deux heures après la traite et devrait être supérieur à 80 %. Si plus de 20 % de vaches sont perchées ou debout dans leur logette, cela doit amener à s'interroger sur le confort du sol et sur la conception des logettes ;

- l'index d'utilisation du couchage : c'est la proportion d'animaux couchés, à l'exception de ceux qui sont en train de manger ou de s'abreuver. Il est mesuré deux heures après la traite du matin et doit être supérieur à 75 % (transposable en aire paillée). S'il n'y a pas de difficultés d'accès et que chaque vache dispose d'une logette, cela signifie que le problème se situe au niveau du confort de la logette.

« L'index d'utilisation du couchage devrait se rapprocher de 100 % avec, d'un côté, des vaches qui mangent et, de l'autre, celles qui sont couchées. Les autres sont debout "inutile", c'est-à-dire improductives, commente le praticien. Cette notion renvoie d'ailleurs aux fondamentaux du métier d'éleveur : nourrir et faire coucher les vaches. »

FAIRE COUCHER LES LAITIÈRES POUR MONTER EN LAIT

Une laitière passe douze à quatorze heures par jour couchée. L'inconfort favorise les stations debout prolongées et modifie le comportement d'ingestion, ce qui fait entrer l'animal dans un cercle vicieux : les lésions des pieds sont auto-entretenues ou s'aggravent, et la production laitière diminue. « Dans cette situation, chaque heure couchée supplémentaire est associée à une production de 1 à 1,7 litre de lait en plus, toutes choses égales par ailleurs. »

L'apparition de blessures aux jarrets et aux genoux évoque également un défaut de qualité de la zone de couchage. Pour faciliter les mouvements de lever et de coucher dans les logettes, leurs dimensions doivent d'abord être adaptées. On retient le principe d'un arrêtoir bas à 1,85 m du seuil et de moins de 15 cm afin que la vache puisse lancer sa patte en avant pour se lever, une largeur de 1,20 m et un arrêtoir haut, au même niveau que l'arrêtoir bas, et entre 1,20 et 1,25 m de haut. « L'idéal serait des séparations de logettes fixes et un arrêtoir haut souple. À cet effet, une sangle tendue, fixée toutes les deux logettes, pourrait être très avantageuse, surtout si la logette est un peu courte. Ainsi, la vache n'hésitera pas à s'appuyer dessus pour se coucher. »

La tête basse et le cou cassé sont les signes d'une logette trop courte et/ou d'une barre haute métallique trop basse. Ensuite, prévoir une logette par vache est la base pour que chacune puisse se coucher. « On peut augmenter la densité animale, à condition que les vaches aient en permanence une ration complète à volonté, ce qui leur permet de s'organiser pour se coucher. Pour s'assurer que la rotation est harmonieuse, il doit rester des logettes libres à toute heure du jour ou de la nuit. Dans ce cas, on peut charger le bâtiment jusqu'à 120 % chez les éleveurs les plus rigoureux sur la mise à disposition de la ration. » Enfin, quel que soit le revêtement, l'absence de litière et de nettoyage est à proscrire.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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