Véronique et Jean-Luc Boulai réalisent depuis le printemps une part importante d'inséminations avec des semences privées et réservent les doses sexées à leurs meilleures souches.
DANS UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE DIFFICILE, Véronique et Jean-Luc Boulai font, depuis un an, près de 80 % de leurs inséminations (IA) avec des doses maison stockées dans leur bonbonne. « La paillette revient à 2,30 €, indique Jean-Luc. Cela représente une source d'économie, sans risque de manipulation du taureau. »
C'est la société Reprogen qui réalise ces paillettes (voir page 34) à partir de prélèvements de taureaux achetés auprès de sélectionneurs ou, le plus souvent, nés à la ferme. « Je choisis de jeunes mâles issus d'IA sur une bonne femelle du troupeau, ayant eu deux lactations sans problème, et qui se distingue par la qualité de ses taux et de ses caractères fonctionnels, en particulier la solidité de ses aplombs. »
« UN TAUREAU POUR DÉTECTER LES CHALEURS ET UN SECOND POUR LES RETOURS »
Pas question pour autant de se priver du progrès génétique. Les génisses et les meilleures vaches restent inséminées avec les semences sexées du commerce. Là encore, l'accent est mis sur les fonctionnels et les taux. Une option payante à long terme, car la moyenne du troupeau est de 9 500 kg/VL, à 43,4 de TB et 33,8 de TP, avec une ration semi-complète de 38 kg de maïs, 2 kg d'enrubannage, 800 g de paille, 3,5 kg de maïs humide, 1,5 kg de soja et 60 g de tanin de châtaignier. La complémentation est assurée par les deux robots de traite DeLaval. Le risque de consanguinité est géré grâce au logiciel, sur lequel sont systématiquement enregistrés les pedigrees. « Cela demande un peu de temps, mais c'est nécessaire pour planifier un plan d'accouplement sans risques. » La règle : ni frère ni père ni grand-père ! Jean-Luc assume ensuite l'acte d'inséminer et les échographies. « C'est un travail qui me plaît, qui me laisse la liberté de m'organiser et d'intervenir au bon moment. Les vaches me connaissent, elles sont calmes, à tel point que je peux intervenir sans contention, directement dans la logette. »
Les vaches sont mises à la reproduction dès 45 jours, grâce à la détection des chaleurs réalisée par le taureau vasectomisé en liberté dans le troupeau. Résultat : un taux de réussite en première IA de 69 % et un IVV court de 388 jours. « Dès que j'entre dans le bâtiment, je cherche le taureau du regard, souligne Véronique. Il repère les chaleurs très précocement, ce que je confirme par l'augmentation de la conductivité du lait. Puis, dès que la vache refuse le chevauchement, l'insémination a lieu dans les dix à douze heures qui suivent. Le taureau détecte même la première chaleur qui intervient une semaine après la mise bas. Dans le cas contraire, cela nous alerte sur l'état de l'involution utérine. » Un taureau « entier » est également présent dans un box à proximité des robots. Son comportement et celui des vaches en sortie de traite sont une aide supplémentaire à la détection. Il assure les retours après trois échecs de l'IA, mais en aucun cas sur les meilleures souches. Quel que soit le mode de reproduction, toutes les femelles sont échographiées après trente jours pour caler les dates de tarissement et les données sont saisies dans le logiciel (chaleur, IA, gestation, ascendants...).
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