
POUR LIMITER LES COÛTS, LES ASSOCIÉS DU GAEC DES MARTELLIÈRES ONT CONSTRUIT UNE STABULATION À LA CHARPENTE LÉGÈRE ET AU BARDAGE EN BOIS. ILS ONT AUSSI RÉALISÉ EUX-MÊMES LES BÉTONS.
CONSTRUIRE UNE STABULATION SIMPLE, fonctionnelle et surtout peu coûteuse, telles étaient les contraintes que s'étaient fixé Thierry Boisgontier et son frère Pascal en 2005. L'objectif était de regrouper sur un nouveau site leurs soixante vaches avec celles d'un voisin qui en possède une trentaine. La conjoncture laitière n'est pas très bonne et ils tablent sur un prix du lait moyen de 270 €/ 1 000 l dans les années à venir. Rapidement, ils s'intéressent aux niches à vaches. « Notre voisin en possédait déjà mais elles étaient trop étroites (1,15 m) pour nos vaches. Nous voulions des logettes de 1,25 m. »
Pendant un hiver, trois niches à vaches conçues par un artisan local sont installées dans l'ancienne stabulation. Ces éleveurs sont séduits par le fait qu'à l'avant de la logette, les vaches ont suffisamment d'espace pour faire un mouvement balancier de la tête, se coucher ou se lever facilement.
En 2006, un bâtiment sort de terre. Grâce à sa faible largeur (8,20 m) et sa hauteur limitée (3,75 m), des économies sont réalisées sur la charpente, dont la structure est très légère. À l'intérieur, deux rangées de logettes « dos à dos », soit 99 places, sont installées et séparées par un couloir d'exercice de 3 m de large. Comparé à celui des logettes classiques en tubulaire, le faible coût de ces niches s'explique par le fait qu'elles sont généralement livrées en kit et à monter soi-même. « Nous n'avons payé que le bois mais négocié pour que le charpentier les monte lui-même. C'était les premières niches qu'il vendait. » D'une longueur de 2,30 m, ces logettes sont fixées au sol grâce à deux fers en forme de U. L'ensemble est boulonné afin de faciliter le remplacement d'un bois qui viendrait à se briser. Cette précaution s'est révélée inutile pour l'instant. Le bardage est réalisé à peu de frais. Sur l'un des longs-pans, du bois est posé sur 1,50 m de haut puis de l'ajouré au-dessus sur 1,30 m. Le côté opposé donne accès à une table d'alimentation. « Nous l'avons couverte pour protéger nos vaches car il pleut beaucoup dans la région. Nous ne voulions pas non plus gérer de trop gros volumes d'effluents. » Une charpente mono-pente de 3 m de large a donc être l'aire canal Une logette bien conçue Les niches présentent un dégagement à l'avant afin que les vaches puissent faire un mouvement de balancier de la tête pour se lever et se coucher facilement été construite et se prolonge par un auvent. Exposée au sud-est, cette façade est totalement ouverte. « La stabulation étant peu volumineuse, nous voulions qu'elle soit bien ventilée. Sauf à la hauteur des animaux, aucun bardage n'a été posé entre le couchage et l'aire d'alimentation. » Pour assurer les sorties d'air, une faîtière ouverte est installée au-dessus du couloir d'exercice de la stabulation. Le faible volume de la stabulation permet une bonne extraction.
Le stockage des effluents a lui aussi fait l'objet d'une réflexion pour en limiter le coût. Les niches à vaches impliquent de passer en système lisier. Les logettes étant fixées au sol, il est difficile de poser des tapis ou des matelas sur toute la longueur. Les associés assurent le confort de leurs animaux grâce à un paillage généreux de 4 kg/VL/j. Il est réalisé trois fois par semaine à l'aide d'une pailleuse. Malgré sa faible hauteur, la stabulation convient pour faire circuler un tracteur.
Le couloir de la stabulation et celui de l'aire d'alimentation sont nettoyés à l'aide de deux racleurs qui fonctionnent en alternance. Les déjections du premier couloir arrivent directement dans une fumière découverte. Pour évacuer celles de l'aire d'alimentation, un canal à lisier a dû être aménagé car la fosse n'a pas pu être construite dans l'axe du bâtiment. Les déjections se déversent ensuite par gravité dans une fosse. Les associés ont opté pour une géomembrane, un investissement moins onéreux qu'une fosse en dur. Les jus de la fumière sont également pompés vers cette fosse.
Au moment de choisir leur installation de traite, l'option robot a immédiatement été écartée, là encore en raison de son coût. Les éleveurs ont préféré une salle de traite classique en épi 50° 2 x 7. « La traite par l'arrière est plus rapide que sur le côté. Elle est aussi moins dangereuse pour le trayeur et les vaches décrochent moins. » Les quais de traite présentent une pente de 7 % afin que les vaches écartent les pattes et facilitent la pose des faisceaux trayeurs.
Des tapis ont dû être posés sur le sol pour qu'elles ne glissent pas. La salle de traite n'est équipée que d'un seul couloir de retour. Pour une circulation aisée entre la fosse de traite et la laiterie, un pont-bascule a été installé sur le quai. « Une aire d'attente spécifique a été construite. Nous avons installé un chien électrique à l'intérieur. Nous gagnons ainsi un quart d'heure à chaque traite. » À proximité de ce bloc de traite, quelques cases à veaux ont été installées pour les loger pendant leurs premiers jours de vie. Puis ils sont transférés dans l'ancienne stabulation. Deux box d'isolement reçoivent les vaches prêtes à vêler, les malades…
Quatre ans après sa mise en service, les associés sont satisfaits de leur bâtiment. « Si c'était à refaire, nous referions le même. Les vaches se sont rapidement habituées aux niches à vaches. 100 % d'entre elles se sont couchées à l'intérieur. »
« LE BÂTIMENT EST CONÇU POUR ÊTRE ÉVOLUTIF »
Aucun problème sanitaire n'est à signaler. Le travail à l'intérieur est agréable. C'est suffisamment éclairé grâce à la présence de nombreux translucides sur le toit. Des néons ont aussi été installés afin de bien l'éclairer la nuit.
Les vaches ont accès à 14 ha autour de la stabulation. Bien qu'elles pâturent en moyenne sept mois sur l'année, elles ont accès en permanence aux logettes. En cas d'accroissement du troupeau, le bâtiment n'est pas figé et peut être rallongé sur un côté afin de construire quelques niches à vaches en plus. Quant à la salle de traite, elle peut accueillir deux postes supplémentaires de chaque côté des quais. L'aire d'attente risque d'être trop petite mais les vaches pourront être parquées sur une partie du couloir d'exercice.
NICOLAS LOUIS
Exposé au sud-est, le long-pan de la table d'alimentation n'est pas protégé afin d'assurer de bonnes entrées d'air dans le bâtiment.
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