
On distingue deux types d'outils : les podomètres et les activité-mètres. Ces appareils ne sont que des aides à la surveillance. Les éleveurs ne doivent donc pas cesser l'observation de leurs animaux.
FACE AUX DIFFICULTÉS À REPÉRER LES CHALEURS et au manque de temps à consacrer à la surveillance, les éleveurs s'intéressent de plus en plus à une génération d'outils de détection. Ils fonctionnent tous sur le même principe : l'enregistrement en continu de l'activité de la vache, puis le traitement de cette information grâce à un algorithme de calcul, et la transmission d'une alerte à l'éleveur. Avant de s'équiper, il convient de rappeler que ces équipements ne sont pas la solution miracle. « Il est important de faire le point sur la problématique de l'élevage, déclare Audrey Chanvallon, de l'Institut de l'élevage. Les vaches expriment-elles leurs chaleurs ? L'éleveur a-t-il des difficultés à les repérer ? »
Il existe deux types d'outils. D'un côté, les podomètres : placés sur l'un des membres de l'animal, ils comptent le nombre de pas. De l'autre, les activités-mètres : portés le plus souvent au cou (certains à la patte), ils mesurent les mouvements de la vache.
Difficile de choisir parmi les différents modèles proposés (voir tableau). En France, la ferme des Trinottières vient de commencer une expérimentation afin de comparer trois de ces outils. Mais les résultats ne seront pas publiés avant un an.
REPÉRAGE DE 75 % DES VACHES
En Angleterre, l'université de Liverpool a comparé l'efficacité d'un podomètre (podomètre+) à celle d'un activité-mètre (Heatime). Les travaux révèlent que ces deux outils, utilisés en complément de la surveillance, permettent chacun de repérer 75 % des vaches en chaleurs. La fiabilité de l'activité-mètre serait plus élevée : 91 % des vaches en chaleurs l'étaient réellement contre 68,1 % pour le podomètre.
Cette étude confirme le fait que les éleveurs ne doivent surtout pas cesser de surveiller leurs vaches. En effet, en se basant sur les seules alertes, l'activité-mètre ne détecte que 58,9 % des oestrus et le podomètre 63,3 %. En moyenne, un éleveur détecte 50 % des chaleurs dans son troupeau.
« Ces équipements doivent être considérés comme une aide. En plus des chaleurs, l'éleveur peut repérer d'éventuels problèmes sanitaires. » En France, seul le Heatime a fait l'objet d'une étude indépendante, à la station expérimentale de Trévarez sur un lot d'holsteins à 9 000 kg. Son efficacité a été comparée à la surveillance d'un vacher. Les résultats sont meilleurs que ceux observés en Angleterre puisque, utilisé seul, l'appareil détecte 74 % des chaleurs avec une fiabilité de 97 %. L'expérimentation démontre que le Heatime a tendance à mieux repérer les premières ovulations que l'éleveur. Malgré tout, il détecte moins fréquemment les chaleurs qu'un excellent vacher. Le Heat Phone a, de son côté, fait l'objet d'un essai par Clasel, le contrôle laitier de la Mayenne et de la Sarthe. Il révèle que l'appareil a une sensibilité de 89 % et une fiabilité de 90 %. Mais ces résultats sont à prendre avec prudence puisque Clasel commercialise aussi le Heat Phone !
De nombreuses questions restent en suspens concernant la fiabilité de ces outils. Comment se comportent-ils dans des troupeaux confrontés à d'importants problèmes de boiterie, d'anomalies de cyclicité, lorsque les vaches expriment très peu leurs chaleurs ? Le problème du pâturage est aussi à soulever. Ces outils fonctionnent tous en comparant l'activité de l'animal le jour J à une moyenne glissante des jours précédents. Dès lors, comment peuvent-ils gérer les transitions lors de la mise à l'herbe ? Certains outils tentent de pallier ce problème en comparant l'activité du bovin à celle du troupeau en entier. Des fabricants affinent l'analyse en proposant des systèmes dits intégrés qui croisent les données de l'activité du bovin avec d'autres informations comme la production laitière, la conductivité… La tendance actuelle est de voir ces équipements s'enrichir de nouvelles fonctions : temps passé debout ou couché, rumination… Ils deviennent alors également des aides à la détection de problèmes de santé.
L'arrivée en France du Herd-Navigator semble résoudre de nombreuses limites de ces outils. Son principe est totalement différent puisqu'il repose sur le dosage de la progestérone dans le lait de manière automatique.
DOSER LA PROGESTÉRONE DANS LE LAIT
Le dosage débute environ un mois après le vêlage. Il est réalisé tous les trois jours, puis à chaque traite pendant la période d'insémination. La fréquence se poursuit jusqu'à la confirmation de la gestation. L'appareil identifie aussi les vaches en anoestrus, celles cyclées mais n'exprimant pas leurs chaleurs, les mortalités embryonnaires… Deux autres analyses permettent d'être alerté d'infections mammaires et de problèmes métaboliques. Le coût de cet équipement reste malgré tout élevé : 40 000 €.
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