« UN TUNNEL PAR SOUCI D'ÉCONOMIE »

« Sortir les veaux de la stabulation des laitières était urgent », expliquent les associés du Gaec Est (de gauche à droite : Stéphane, Thomas et Éric). Ils font vêler plus de cent bêtes par an et ont installé leur tunnel près de la laiterie de la stabulation des laitières© JEAN-CLAUDE GRELIER
« Sortir les veaux de la stabulation des laitières était urgent », expliquent les associés du Gaec Est (de gauche à droite : Stéphane, Thomas et Éric). Ils font vêler plus de cent bêtes par an et ont installé leur tunnel près de la laiterie de la stabulation des laitières© JEAN-CLAUDE GRELIER (©)

Le Gaec Est a choisi un tunnel pour éviter les problèmes respiratoires des veaux, menés jusqu'alors sous le même toit que les laitières. Le tout sans se ruiner.

LES VEAUX DU GAEC EST NE SERONT RESTÉS QUE TROIS ANS sous le même toit du bâtiment flambant neuf des laitières. En décembre 2009, ils ont déménagé à quelques mètres de là, dans une nurserie tunnel indépendante. « On allait droit dans le mur, explique Éric Maitrot, l'un des trois associés. Avec la hauteur de faîtage de la stabulation, le volume d'air était trop important pour les petits veaux. Les problèmes respiratoires s'accumulaient. Avec le tunnel, il y a toujours un fond de toussotements, mais la situation s'améliore. » Les veaux, désormais vaccinés contre le virus P13 (à mi-chemin entre RS et BVD), affichent une meilleure croissance.

D'une surface de 258 m2 et d'une capacité d'une cinquantaine de places (trente places à l'auge et deux barres au garrot pour les plus gros veaux), la nurserie tunnel abrite les petites génisses et les veaux de lait. Compte tenu de la faible valorisation des veaux de huit jours, les éleveurs engraissent tous leurs mâles.

Les six box aménagés sur aire paillée ont été installés sur un sol compacté et concassé. L'humidité est ainsi absorbée. Seules les allées sont bétonnées. La conception intérieure a été réfléchie par les éleveurs. Le Dal et les quatre cases individuelles, équipées de cornadis, ont été installés dans le fond du tunnel. Dans les box, des alimentateurs ont remplacé les auges qui se salissent. « C'est pratique, en particulier le week-end », explique Éric Maitrot. Pour l'instant, le Dal qui ne fonctionne qu'au lait en poudre n'est pas utilisé. Pendant qu'Éric réalise la traite, Thomas amène les seaux de lait au fur et à mesure. Un système qui lui permet de surveiller les veaux en même temps : « On voit tout de suite s'ils boivent ou non. » Le paillage se fait manuellement, et le curage est effectué tous les mois et demi environ. Il faut compter un après-midi à deux avec le tracteur et la fourche. Un télescopique ou valet de ferme conviendrait mieux compte tenu de la hauteur du bâtiment (3 m au portail).

Au cours des deux hivers précédents, le tunnel a fait preuve de solidité. « La neige glisse sur la bâche camion, observe Éric. La grosseur des tubulaires et des armatures est adaptée selon l'altitude. Des tunnels tournent d'ailleurs en Franche- Comté dans le haut Doubs. » Avant d'opter pour le tunnel, les éleveurs avaient pensé à un bâtiment Intrabois. « Mais il fallait compter 10 000 supplémentaires et nous ne savions pas comment vieillirait une telle construction. » Pour le tunnel, le constructeur a fourni tout le matériel aux éleveurs, mais il a fait lui-même les dés avec une minipelle. Les pignons du tunnel et la partie basse du long-pan sont en panneaux sandwich de 40 mm d'épaisseur. Prédécoupés, ils sont faciles à monter et à visser. « À quatre, il nous a fallu deux jours et demi pour monter la structure. Par contre, pour recouvrir le tunnel avec la bâche camion, nous étions dix. Il ne faut pas se louper pour la fixer convenablement. Découpée sur mesure, elle est d'un seul tenant. Pour se prémunir des coups de vent, il est conseillé de la dérouler tôt le matin ou tard le soir. » Posée sur de la laine de verre de 100, la bâche, garantie dix ans, est maintenue par un système de sangles, que les éleveurs ajustent une fois par an pour renforcer son maintien. « Pour le montage, nous avions opté pour la mise à disposition d'un technicien malgré son coût (1 532 ). Sa présence s'est avérée indispensable », déclare Éric.

DES EXTRACTEURS D'AIR POUR ÉVACUER L'AIR VICIÉ »

Satisfait de leur investissement, le Gaec a dû toutefois améliorer la ventilation du tunnel. Alors que les entrées d'air se font par les côtés(1), l'air vicié était censé être évacué par les trois cheminées de 500 mm de diamètre. À l'usage, le système ne fonctionnait pas bien. Des extracteurs d'air avec bouchon automatique ont été achetés. Ils seront montés sur deux des trois cheminées pour 1 301 €. « Contrairement à ce que disait le constructeur, ils sont indispensables pour assurer une bonne ambiance. » C'est également l'avis de Jean-François Dessolin, conseiller en bâtiment du Conseil élevage de Côte-d'or. « Les cheminées construites pour fonctionner avec des extracteurs ont été livrées sans. C'était une erreur. Avec une ventilation maîtrisée, on a un bâtiment adapté.

ANNE BRÉHIER

(1) L'ouverture des rideaux PVC s'effectue automatiquement par le biais d'une sonde qui suit la température à l'intérieur du tunnel.

À l'intérieur du tunnel, l'isolation a été renforcée sur les côtés avec des panneaux en polystyrène dont le coût s'est élevé à 296 €. « L'armature trop fine n'est pas assez isolante, observent les éleveurs après deux hivers de recul. Les tuyaux d'eau gelaient quand on a eu - 15 à - 17°C une semaine. »

À l'intérieur du tunnel, l'isolation a été renforcée sur les côtés avec des panneaux en polystyrène dont le coût s'est élevé à 296 €. « L'armature trop fine n'est pas assez isolante, observent les éleveurs après deux hivers de recul. Les tuyaux d'eau gelaient quand on a eu - 15 à - 17°C une semaine. »

Pour améliorer la ventilation de leur tunnel, les associés du Gaec Est vont rajouter des extracteurs d'air sur deux des trois cheminées du bâtiment.

Un générateur d'air chaud a été rajouté à l'entrée du tunnel pour maintenir la température intérieure autour de 11 à 12°C pendant l'hiver. Son fonctionnement est déclenché à partir d'une sonde.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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