« UNE “CHAPELLE” CALÉE ENTRE DEUX BÂTIMENTS »

De gauche à droite : Cyril Dewagnier (salarié), André Pecher et son fils Denis.PHOTOS : © N.L.
De gauche à droite : Cyril Dewagnier (salarié), André Pecher et son fils Denis.PHOTOS : © N.L. (©)

La nurserie du Gaec de l'Hermitage présente un décrochage au centre afin d'assurer les entrées d'airs.

CINQ ANS DE RÉFLEXION ONT ÉTÉ NÉCESSAIRES AU GAEC DE L'HERMITAGE avant de loger leurs veaux dans une nouvelle nurserie début 2008. « Il existe tellement de solutions différentes que nous n'arrivions pas à nous décider, confie André Pecher, l'un des membres de la société. Nous ne savions pas non plus où implanter le bâtiment. » Les associés décident finalement de l'encastrer entre deux bâtiments abritant des génisses.

Ce choix les oblige à construire un bâtiment de type chapelle afin d'assurer des entrées d'air. Deux appentis ont été aménagés de chaque côté du bâtiment principal et présentent un décrochage d'un mètre par rapport à ce dernier. « Nous avons posé un bardage à ventelles sur toute la longueur afin que l'air pénètre dans le bâtiment et se dirige vers le haut. Le pignon exposé au sud est lui aussi abrité avec la même protection. » À l'intérieur, un filet brise-vent amovible a été posé contre l'un des longs-pans sur une hauteur de 75 cm. Il est relevé par beau temps, afin que la température ne s'élève pas trop.

« LES VEAUX ONT UNE BONNE CROISSANCE »

Ce type de conception contraint les éleveurs à gérer des volumes d'air plus important que dans une nurserie classique. « Nous faisons attention à ne pas laisser les portes ouvertes afin de ne pas créer de courants d'air. » Les sorties sont quant à elles assurées par une faîtière. À la naissance, les veaux sont placés contre l'un des longs-pans durant quatre à cinq jours, le temps qu'ils apprennent à boire. Cet espace est en fait un renfoncement dans le bâtiment juxtaposant qui loge les génisses de dix-huit mois. Ces petits veaux sont ainsi protégés des éventuels courants d'airs frais. Les associés ont en plus pris soin de poser un plafond isolant sur cette partie. Ces animaux sont ensuite transférés dans des cases collectives. Elles sont toutes entourées par des couloirs de service afin que les veaux ne soient pas en contact avec les parois froides du bâtiment.

Les veaux ont à leur disposition, d'un côté, de la paille à volonté et, de l'autre, du lait deux fois par jour jusqu'au sevrage à deux mois et demi ainsi que des concentrés au cornadis. Un granulé floconné est distribué durant les quinze premiers jours. Ensuite, place à un aliment premier âge du commerce plafonné à 4 kg par veau et par jour. Celui-ci est stocké dans une cellule en béton à même le sol, située dans un coin du bâtiment. D'une capacité de 4 t, elle est approvisionnée depuis l'extérieur à l'aide d'une vis grâce à une ouverture dans le pignon.

La conduite de ces veaux est réalisée en lots par tranches d'âge. « En plus de la conception, l'hygiène est au coeur de la réussite de notre nurserie, précise André Pecher. Nous ne les transférons jamais sur une litière sale et non curée. » Chaque jour, une balle de paille est déroulée le long des cases. Tout ce qui n'est pas consommé est jeté à l'intérieur afin de les pailler. Le curage a lieu tous les mois. Il est facilité grâce à un jeu de barrières. Les cases peuvent se diviser en deux dans le sens de la longueur afin de bloquer les veaux d'un côté et curer de l'autre. Des abreuvoirs ont aussi été installés sur cette partie centrale pour ne pas gêner le curage. « Cette tâche et le paillage se font en seulement une heure et demie. » Chaque année, un vide sanitaire de trois mois est effectué à partir de la mi-mai. Il est possible grâce à un vêlage groupé des 140 laitières du troupeau. Trois quarts d'entre elles vêlent de la mi-août à la mi-décembre. Toutes les femelles sont conservées ainsi qu'une trentaine de mâles. Au printemps, le bâtiment est donc curé, lavé à l'aide d'un nettoyeur à haute pression puis désinfecté. « Les cases sont bétonnées et présentent même un renfoncement de 20 cm par rapport aux couloirs. » Trois ans après sa mise en service, les associés dressent un bilan positif de leur investissement. « Si c'était à refaire, nous referions la même nurserie », complète André. Denis, l'un de ses fils, actuellement salarié de l'exploitation, assure le travail à l'intérieur. L'alimentation, les soins aux veaux et le paillage l'occupent une heure et demie matin et soir. « Mis à part quelques diarrhées qui se soignent rapidement en décembre-janvier lorsque le bâtiment est plein, nous n'avons pas de problème, explique-t-il. Les veaux ont une bonne croissance et, à présent, nous arrivons à faire vêler 80 % de nos génisses à deux ans.» Selon le vétérinaire, le blocage des animaux tous en même temps est aussi un gros avantage pour la prophylaxie, les vaccinations...

NICOLAS LOUIS

La nurserie est encastrée entre deux bâtiments abritant des génisses à la place d'un silo à maïs qui n'était plus en service. Grâce à une conception de type chapelle, les entrées d'air sont malgré tout assurées sur les côtés puisque la partie centrale est surélevée d'un mètre.

Les cases peuvent se diviser en deux dans le sens de la longueur. Afin de bien couper le fumier, un rebord en béton a été placé sous les barrières pour ne pas les emporter au moment du curage.

Un filet brise-vent intérieur amovible a été posé contre l'un des longs-pans sur une hauteur de 75 cm afin de laisser entrer de l'air en provenance du bâtiment juxtaposé. Il peut être relevé ou rabaissé mécaniquement à l'aide d'une poulie.

Une rangée de logettes dans le bâtiment des génisses a été supprimée puis un mur remonté sur toute la longueur. Ceci afin de créer un renfoncement dans la nurserie pour y loger les veaux naissants. Pour éviter les courants d'airs frais venant du bâtiment des génisses, le mur est prolongé par un plafond isolant.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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