« UNE VENTILATION DYNAMIQUE POUR UNE AMBIANCE AU TOP »

Pierre-Yves Michel, l'un des sept associés du Gaec, est chargé de l'élevage des veaux et de la conduite d'un des deux lots de veaux de lait menés dans le nouveau bâtiment. Il y consacre une heure le matin et à peine moins le soir.
Pierre-Yves Michel, l'un des sept associés du Gaec, est chargé de l'élevage des veaux et de la conduite d'un des deux lots de veaux de lait menés dans le nouveau bâtiment. Il y consacre une heure le matin et à peine moins le soir. (©)

Le bâtiment tout fermé, ventilé de façon dynamique, du Gaec des Cours accueille une nurserie et un atelier de veaux de lait.

LA RELÈVE SE PRÉPARE AU GAEC DES COURS ET DANS LA FAMILLE MICHEL.

La structure, forte de sept associés dont un jeune installé en 2005 et deux autres il y a dix-huit mois, a fait le grand saut : 1,5 M€ ont été investis, pour l'essentiel dans une stabulation de 180 places avec trois robots (extensible à 240 laitières avec un quatrième robot). Le reste, 166 000 € tout de même, a été consacré à un bâtiment de 113 places pour des veaux. D'une part, pour élever tous ceux nés sur l'exploitation, les mâles étant finis en taurillons. D'autre part, pour engraisser au lait entier des veaux croisés de trois semaines dans le cadre de la filière sous la marque Le Bressou, à l'initiative de la coopérative Bovicoop. C'est entre autres grâce à cette activité que se sont installés Anthony Perez, l'ancien salarié, et, plus récemment, Pierre-Yves Michel. En 2010, le Gaec a sorti trois bandes de 40 veaux avec une valorisation moyenne du lait de 0,33 €/kg. Les 270 « Bressou » programmés en 2011 devraient utiliser 400 000 l de lait de l'exploitation

« DES PANNEAUX SANDWICH ISOLANTS EN GUISE DE MUR »

Le Gaec a conçu son bâtiment en songeant d'abord à ces veaux assez fragiles à conduire quand, en fin d'engraissement, ils ingurgitent plus de 20 l de lait. Puis en pensant que ce qui était bien pour ces derniers le serait pour leurs propres veaux, les associés ont fait un choix technique inhabituel pour une nurserie. Outre ses deux salles indépendantes séparant les « Bressou » des veaux d'élevage, le bâtiment a pour particularité d'être quasi étanche avec un système de ventilation dynamique… comme dans une porcherie ou un poulailler. Murs, portes et toiture sont réalisés en panneaux sandwich isolants, de 40 mm d'épaisseur pour les parties verticales et 60 mm pour le toit. Ces panneaux sont fixés en partie basse sur un linteau en bois.

Ce dernier est intégré dans les éléments du mur en béton préfabriqué, scellés dans le soubassement en béton et entre deux IPN. En partie haute, ces panneaux sont vissés sur deux pannes métalliques fixées sur les mêmes IPN. Leur pose a été sous-traitée. En effet, il est délicat d'opérer soi-même quand il s'agit de les découper pour installer les fenêtres (isolantes qui ne s'ouvrent pas) et les trappes pour les entrées d'air. Particularité de la salle pour les veaux de lait : la présence de deux fenêtres de toit pour deux travées là où on en trouve deux par travée dans la nurserie.

L'objectif est de limiter l'effet chauffant sur la paille, quand en fin d'engraissement, on se retrouve avec deux lots de 25 veaux de 250 kg vifs pour les plus lourds. Il n'y a pas non plus pour ces « Bressou » d'ouverture côté ouest, histoire de réduire les entrées d'air trop chaud l'après-midi.

La ventilation dynamique s'opère grâce à deux extracteurs d'air dans chaque salle. Ils ont été dimensionnés et placés de façon précise sous la toiture par les établissements Forêt-Cabut (Ain), des spécialistes. Il faut cela pour bien maîtriser le circuit d'air intérieur. La particularité des extracteurs Fancom choisis est de posséder un dispositif de contrôle du débit d'air extrait… Un plus en hiver. Quand la température minimale souhaitée est atteinte, des volets à l'intérieur de l'extracteur obturent le conduit pour limiter l'extraction d'air.

Les entrées d'air, elles, se font par des trappes (six dans la nurserie, quatre dans la partie veaux de boucherie) qui s'ouvrent ou se ferment (jamais complètement) de façon simultanée, entraînées par une cordelette déroulée ou enroulée sur un axe. « La ventilation se gère automatiquement grâce à une sonde placée dans le bâtiment et la température minimale intérieure est programmée », explique Pierre-Michel.

Conçu pour maîtriser au mieux l'ambiance, le bâtiment mis en route en décembre dernier a parfaitement fonctionné du côté des veaux de lait. Moins bien dans la nurserie. Les débuts ont été difficiles, du fait sans doute du volume de bâtiment conséquent (près de 6 m au faîtage), le temps qu'il se remplisse d'animaux et se réchauffe. « En choisissant de finir les sevrages en cours dans l'ancien bâtiment, on a commencé avec seulement dix tout jeunes veaux. » Résultat : une quinzaine de veaux perdus sur cinquante vêlages entre mi-décembre et fin janvier. Anormal ici. Mais pas d'inquiétude pour Pierre-Yves qui y voit aussi l'impact d'une moindre attention accordée aux préparations au vêlage, avec la mise en route de la nouvelle stabulation. Ces deux sources de soucis n'ont plus lieu d'être.

JEAN-MICHEL VOCORET

Le couloir le long des box sert à stocker les balles rondes nécessaires à l'alimentation quotidienne en foin et au paillage tous les deux à trois jours. Le curage au tracteur se réalise tous les deux mois.

La ventilation dynamique est réalisée grâce à des extracteurs qui évacuent l'air rentré sur les côtés par les trappes situées côté ouest dans la nurserie, côté est pour les veaux de lait. L'ensemble est géré automatiquement, par une sonde thermique placée à l'intérieur du bâtiment, selon la température programmée.

Les « Bressou » sont engraissés au lait entier qui arrive via un lactoduc enterré. Les veaux d'élevage sont sevrés au lait reconstitué.

Murs, portes et toiture sont en panneaux sandwich isolants. Le coût, pose incluse, est variable (50 à 75 €/m2) mais, au pire, égal à celui d'un mur en briques crépis.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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