« NOTRE OBJECTIF EST D'OPTIMISER L'OUTIL EXISTANT »

- L'EXPLOITATION - À Roannes-Saint-Mary, dans le Cantal - 2 UTH - 380 000 l de quota - 50 vaches prim'holsteins - 69 ha, dont 8 ha de maïs ensilage, 5 ha de céréales autoconsommées, 46 ha de prairies temporaires et 10 ha de prairies permanentes - 1 000 volailles par an
- L'EXPLOITATION - À Roannes-Saint-Mary, dans le Cantal - 2 UTH - 380 000 l de quota - 50 vaches prim'holsteins - 69 ha, dont 8 ha de maïs ensilage, 5 ha de céréales autoconsommées, 46 ha de prairies temporaires et 10 ha de prairies permanentes - 1 000 volailles par an (©)

Avec un prix d'équilibre du lait de 310 €/1 000 l, Isabelle et Didier Boussaroque peuvent encore améliorer leur productivité du travail.

BIEN QUE NOUS AYONS TOUJOURS LE SENTIMENT DE COURIR APRÈS LE TEMPS , la formation du BTPL, suggérée par le groupe Altitude, nous a séduits au point de l'accepter, explique Didier Boussaroque, installé en EARL avec son épouse Isabelle, près d'Aurillac (Cantal). Depuis l'installation d'Isabelle en 2008, leur système a évolué à grande vitesse avec la reprise de surfaces supplémentaires et l'augmentation du quota de 170 000 à 380 000 l. Les éleveurs ont aussi construit un bâtiment neuf regroupant, sous le même toit, une stabulation de 57 places au cornadis avec aire paillée et caillebotis pour les laitières, une nurserie, une salle de traite en 2 x 3 en tandem, une salle d'abattage pour les volailles et un local de vente. L'investissement total s'est élevé à 280 000 €.

« LA NOTION DE PRIX D'ÉQUILIBRE DU LAIT EST INTÉRESSANTE »

« Les journées de formation du BTPL obligent à un arrêt sur image salutaire. L'examen approfondi de tous les critères économiques du système modifie le regard porté au quotidien sur sa propre exploitation, analyse Didier. Cette notion de prix d'équilibre du litre de lait est particulièrement intéressante car indépendante du prix du lait. C'est donc un critère sur lequel on ne peut pas “rejeter la faute” sur la laiterie ! » Le travail de restitution des données comptables le troisième jour de la formation se fait par petit groupe. « Cet échange est très instructif. D'autant plus que le groupe a joué le jeu sans individualisme, précise l'éleveur. L'analyse est un peu plus compliquée lorsque le système n'est pas en monoproduction, ce qui est notre cas. Nous avons retenu 1,3 UMO pour l'atelier lait et 0,7 UMO pour l'atelier volailles. » De fait, les Boussaroque produisent et vendent un millier de volailles fermières par an.

« Nous avons utilisé les données comptables de l'année laitière 2009 pour l'analyse BTPL. Nous étions alors encore en sous-réalisation avec une production affichée de 335 000 l de lait. La principale marge de manoeuvre sur notre système est de produire toute notre référence. Pour ce faire, nous avons augmenté lecheptel en gardant toutes nos femelles de renouvellement et en achetant aussi quelques génisses supplémentaires. Cela explique un produit viande inférieur à celui du groupe d'analyse. »

La qualité du lait est un facteur à améliorer. Les Boussaroque en sont conscients. Le fait d'avoir gardé des vaches âgées pour accroître le cheptel en limitant les achats les a pénalisés avec un taux de cellules plus élevé que la moyenne. « L'incidence du prix du lait est immédiate, souligne Didier. Nous allons vers une vitesse de croisière avec un troupeau rajeuni qui prend ses marques dans un nouveau bâtiment. »

« UN COÛT ALIMENTAIRE BIEN MAÎTRISÉ »

Les éleveurs apprécient leur salle de traite par rapport à l'ancien système au pot. Une personne seule peut désormais traire les 50 prim'holsteins en une heure. L'observation des animaux est aussi facilitée. Toutes les génisses vêlent à deux ans. Le système de reproduction est basé sur 100 % d'IA, sauf pour les retours de chaleur assurés par un taureau de race brune. Les éleveurs veulent tester la production, et les taux protéique et butyreux du lait des génisses F1. « La productivité du travail se mesure aussi au temps que l'on y consacre, commente Didier. Avec deux ateliers, les choses se compliquent d'autant que le travail à l'atelier volailles n'est pas facilement compressible. Le fait d'avoir tous les outils de production sous le même toit réduit néanmoins la perte de temps entre les deux activités. » Une efficacité d'autant plus appréciable que la vie professionnelle du couple est à concilier avec une vie de famille de trois enfants.

« Nous nous sommes donné l'objectif d'améliorer ce critère de productivité du travail par UMO pour la quatrième de journée de formation prévue dans un an ! » Les charges opérationnelles sont bien maîtrisées, comme en témoigne une moyenne pour l'EARL inférieure à celle du groupe. Le coût alimentaire du troupeau est de fait l'un des points forts du système avec une excellente maîtrise de la qualité des fourrages (stade et conditions de récolte, qualité de la conservation). « Nous pouvons aussi cultiver du maïs, contrairement aux zones herbagères plus hautes en altitude », souligne Didier. Le troupeau est alimenté en ration complète équilibrée à 22 l avec 5 kg d'ensilage d'herbe, 5 kg d'ensilage de maïs, 3 kg de foin et 3 kg de mash. Avec une moyenne de concentré (vaches et génisses) de 64 € pour 1 000 l de lait produit, l'exploitation se situe en dessous de la moyenne du groupe à 78 €. Les marges de progression à ce niveau seront limitées. Des économies sont déjà réalisées dans le rationnement des génisses. Ces dernières sont sevrées en moyenne à l'âge de deux mois quand elles consomment 2 kg de concentrés par jour. Les frais d'élevage, dont ceux de vétérinaire, sont inférieurs également à la moyenne du groupe, à 39 €/1 000 l produits contre 47,50 €. Il en est de même des frais de production fourragère avec 26 € contre 32 €.

« EN MÉCANISATION, NOS INVESTISSEMENTS SONT LIMITÉS »

L'achat de matériel n'est pas une priorité chez les Boussaroque. Le montant des annuités en charges de mécanisation en témoigne avec 29 €/1 000 l contre 44 € pour le groupe. « Nous confions pas mal de travaux à une entreprise, comme le labour et les moissons. Les ensilages sont réalisés en Cuma », confirme Didier. Les travaux par tiers ne sont pas pour autant supérieurs à ceux du groupe avec 18 €/1 000 l contre 19 €. En revanche, les charges de carburant s'en trouvent réduites (11 €/1 000 l contre 15 €). « Nous allons continuer à faire appel à une entreprise pour les travaux très ponctuels. C'est la solution qui nous satisfait tant au niveau du coût que du temps de travail », précisent-ils.

« La quatrième journée de formation sera intéressante pour dégager les progressions enregistrées au bout d'un an de cette analyse. Nous continuerons par la suite à calculer le prix d'équilibre du lait, précise encore Didier. Ce critère, qui prend en compte les annuités et non les amortissements, est en effet le reflet réel de la situation économique d'une production. »

MONIQUE ROQUE-MARMEYS

- L'EXPLOITATION - À Roannes-Saint-Mary, dans le Cantal - 2 UTH - 380 000 l de quota - 50 vaches prim'holsteins - 69 ha, dont 8 ha de maïs ensilage, 5 ha de céréales autoconsommées, 46 ha de prairies temporaires et 10 ha de prairies permanentes - 1 000 volailles par an

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

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