Le Lély DLM est un programme destiné à optimiser la consommation de concentrés et la fréquentation du robot. Avec le Herd Navigator, DeLaval crée un laboratoire d'analyses à la ferme.
DEUX CONSTRUCTEUR DE ROBOT DE TRAITE proposent, en option, deux outils afin d'aider leurs éleveurs équipés à mieux gérer leurs troupeaux. Le premier repose sur une meilleure valorisation des données et le second sur la recherche de nouveaux indicateurs.
Le Lély DLM (Dynamic Linear Model) est un programme proposé en option sur le logiciel T4C pour un coût de 1 500 E. Développé en collaboration avec le centre de recherche de Wageningen (Pays-Bas), il vise deux objectifs : optimiser la consommation des concentrés et améliorer la fréquentation du robot. Le DLM alimentation part du principe que toutes les vaches ne valorisent pas de la même manière les aliments consommés. « Prenons l'exemple de deux vaches à 47 kg de lait, explique Hervé Célard, responsable marketing chez Lély. Elles consomment chacune une ration de base équilibrée pour produire 28 kg de lait. En théorie, si l'on suit les tables d'alimentation classique, 6 kg devraient être distribués à ces deux vaches. En réalité, l'une va avoir besoin de 4,5 kg de concentrés et l'autre 8 kg. » Le concept d'alimentation dynamique de ce logiciel va mesurer, en permanence, la réponse de chaque vache à la consommation de concentrés et va adapter les apports.
ESTIMATION DU TB ET DU TP GRÂCE À UN CAPTEUR INFRAROUGE
En pratique, le poids de lait est analysé ainsi que les taux. Le TB et le TP sont estimés chaque jour et de manière individuelle grâce à un capteur infrarouge. « Les résultats sont à recalibrer tous les six mois avec ceux plus précis du contrôle laitier. » La production de matière utile est ensuite comparée au prix du lait, de la matière grasse et protéique, au coût des fourrages et des concentrés. « Le logiciel calcule l'efficacité alimentaire individuelle de chaque vache laitière. Le but est d'atteindre une optimisation de la marge par litre de lait », déclare Hervé Célard. Ce logiciel vise à une production de lait économiquement optimale mais pas forcément maximale.
Pour Yann Martinot, directeur technique au contrôle laitier de l'Orne, ce modèle informatique se révèle intéressant. Il mériterait malgré tout d'être complété par d'autres informations comme, par exemple, prendre en compte l'aspect mobilisation des réserves corporelles. « Une vache mobilise ses réserves en début de lactation mais a besoin de les reconstituer à la fin. Les concentrés distribués afin qu'elle reprenne du poids peuvent être considérés comme improductifs par le logiciel. »
Autre limite : le Lély DLM ne prend en charge qu'un seul concentré distribué au robot. « Lorsqu'une vache se trouve en déficit azoté, le logiciel lui apporte davantage de concentré de production pour combler ce manque. Pourtant, il serait préférable d'augmenter le correcteur azoté. »
DES VACHES PLUS OU MOINS SENSIBLES À DES INTERVALLES DE TRAITE
Le second volet du programme vise à maximiser la production du robot en mesurant la différence de sensibilité des vaches aux intervalles de traite. Le DLM traite part du principe que le passage de deux à trois traites fait progresser la productivité de 10 à 15 %. Mais toutes les vaches n'augmentent pas leur production de la même manière. Certaines vont gagner 20 % et d'autres rien. Le logiciel va donc mesurer la réponse individuelle de chaque vache. « Prenons l'exemple de deux vaches à 35 kg de lait. En théorie, elles seraient traites au robot trois fois et demie par jour. Le Lély DLM va évaluer que l'une a besoin de seulement trois traites et que l'autre vache va pouvoir produire plus de lait avec quatre traites et demie. » Cette traite dynamique repose sur plusieurs paramètres : vitesse, temps de préparation, sensibilité aux intervalles de chaque vache mais aussi prix du lait. « Au final, on note une augmentation de la capacité du robot avec plus de lait par traite », conclut Hervé Célard.
UN TAUX DE DÉTECTION DES CHALEURS DE 95 % SELON LE FABRICANT
Le Herd Navigator DeLaval repose non pas sur une meilleure valorisation de données existantes mais sur la recherche de nouveaux indicateurs. Il s'agit d'un véritable laboratoire d'analyses à la ferme.
Il se compose de trois modules. Tout d'abord, un préleveur capable de recueillir le lait de la traite. Afin d'obtenir un échantillon représentatif, 5 % du volume produit est collecté. Cet équipement peut être connecté à quatre stalles au maximum. En théorie, il pourrait aussi s'installer dans des salles de traite. « Mais il serait trop coûteux car il nécessiterait l'installation d'un préleveur par poste », précise Édouard Alix, chez DeLaval. Ensuite, l'échantillonneur ne conserve que 50 ml de lait, le volume restant étant dévié dans le tank. Ce lait est ensuite transporté vers le dernier module : l'analyseur. « Afin de ne pas dégrader la qualité du lait, l'échantillon est poussé avec de l'eau et non de l'air », explique-t-il.
Quatre analyses sont alors effectuées. La première, le dosage de la progestérone. Cette hormone permet en temps réel de détecter les événements liés à la reproduction : chaleurs, gestation, problèmes physiologiques (kystes, anoestrus, mortalité embryonnaire…). DeLaval annonce un taux de détection de chaleur de 95 %. La seconde analyse, la LDH (lactase déshydrogénase). La présence de cette enzyme est corrélée avec une infection potentielle de la mamelle. « L'éleveur est alerté d'une mammite trois jours avant l'apparition des signes cliniques. En intervenant très tôt, la perte de lait liée à l'infection est moins importante. L'éleveur a aussi la possibilité de traiter sa vache à l'aide de produits homéopathiques et de ne pas écarter le lait de la commercialisation. »
CINQ ÉLEVEURS FRANÇAIS L'ONT ACHETÉ
La société annonce pouvoir détecter plus de 95 % des infections trois jours avant leur apparition. La BHB (bêta-hydroxybutirate) est un métabolite présent en cas de déficiténergétique. Il permet de détecter les cétoses cliniques mais aussi les subcétoses. « Là encore, un éleveur peut intervenir tôt sur les vaches à problèmes et apporter de manière ciblée du propylène glycol. » Dernière analyse réalisée : l'urée.
Le Herd Navigator ne pourrait pas fonctionner sans le logiciel biomodels. Il permet à l'ensemble du système de fonctionner de manière autonome. Il détermine les fréquences d'analyse. La mesure de la progestérone débute environ un mois après le vêlage. Elle est réalisée dans un premier temps tous les trois jours, puis à chaque traite pendant la période d'insémination. La fréquence se rallonge ensuite au rythme de tous les cinq jours. « Un taux élevé dans le temps confirme la gestation. Avec cet appareil, réaliser des échographies devient inutile », affirme Édouard Alix.
Le Herd Navigator est destiné aux gros troupeaux de plus de 120 vaches. Il coûte 40 000 €, soit environ 15 000 € de plus que l'achat de deux compteurs de cellules OCC et deux activités mètres pour équiper deux stalles. Cinq éleveurs français l'ont déjà acheté et seront livrés en septembre. Pour l'instant, seulement quatre critères sont analysés mais, dans le futur, jusqu'à six autres critères pourraient être ajoutés.
Grâce au logiciel du Herd Navigator, l'éleveur suit l'évolution du cycle de chacune de ses vaches et repère leurs chaleurs ou d'éventuels problèmes de reproduction.
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