
La fin des quotas implique de raisonner le renouvellement d'une autre manière dès aujourd'hui car les génisses qui naissent en 2013 produiront après 2015. Mais de nouveaux outils vont faciliter cette gestion.
DEPUIS TRENTE ANS, LES ÉLEVEURS VIVENT AVEC UN VOLUME QUASIMENT FIXE de production annuelle. Cette donnée va changer et la stratégie de renouvellement va évoluer en conséquence. Certes, les laiteries cherchent à cadrer leur collecte via les contrats, mais quand des éleveurs cesseront leur activité, des opportunités s'ouvriront pour d'autres. Et puis, les marchés laitiers sont porteurs. Certaines laiteries voudront en profiter. L'introduction du double prix constitue une autre évolution majeure : existe-t-il un intérêt à accroître sa production pour être payé dans ces conditions ? Au-delà de l'évolution des volumes, les conditions de livraison changent aussi. On sent chez les laiteries un besoin de mieux prévoir leur collecte, avec souvent des exigences de saisonnalité accrues. Les éleveurs devront donc prévoir leurs livraisons avec davantage de finesse. La volatilité des prix restera d'actualité. Ce qui implique de raisonner plus que jamais en termes de coûts de production. Et l'on peut supposer que des industriels solliciteront ponctuellement les producteurs pour produire davantage en fonction de leurs marchés du moment.
Pour s'adapter, les éleveurs auront d'abord besoin d'animaux capables de produire. La stratégie de renouvellement devra assurer un effectif suffisant pour répondre aux besoins. Mais, plus qu'avant, les vaches devront pouvoir faire preuve de souplesse. Et cela se prépare dès aujourd'hui. Les vaches de demain devront être productives, capables de transformer la ration de base de façon efficace. La sélection sur le lait, mais aussi sur la capacité corporelle ou la profondeur de corps reste donc d'actualité. L'indexation de l'efficacité alimentaire serait bienvenue pour améliorer la rentabilité. Le développement de la génomique permet de l'envisager.
DES VACHES PRODUCTIVES, ÉCONOMIQUES ET ROBUSTES
Les vaches de demain devront surtout être économiques, capables de produire un lait riche en taux. Enfin et surtout, elles devront être robustes.
Ceci rejoint leur caractère économique. La nécessaire maîtrise du coût de production tout comme la hausse de la taille des troupeaux ne laisseront guère de place aux animaux à problèmes. Dans le même temps, la pression exercée pour inciter l'élevage à réduire sa consommation d'antibiotiques va s'accentuer. Une raison supplémentaire pour améliorer la fonctionnalité des animaux et leur résistance aux maladies. Et puis, le marché des vaches en production ou des génisses prêtes à produire devrait continuer son développement (voir encadré). Ce qui offre une opportunité de diversification vers la vente.
Tous ces changements interviennent alors que les outils de gestion de la sélection sont eux aussi en pleine évolution. La génomique a déjà permis d'accélérer le progrès génétique et les effets seront visibles sur les générations à venir. L'amélioration des caractères fonctionnels va s'intensifier. De même, l'utilisation des diagnostics de gestation et des échographies facilite le suivi de la reproduction. Sans compter les accessoires de monitoring qui aident à repérer les chaleurs et à surveiller les vêlages.
DE NOUVEAUX OUTILS
Deux innovations récentes devraient se révéler particulièrement précieuses. La première est le recours à la semence sexée. L'offre est en constante progression. En 2012, 200 000 IAP ont été réalisées avec des doses sexées, soit 30 % de plus qu'en 2011, preuve que la technologie intéresse. Car elle permet de maximiser le nombre de femelles ou de mieux gérer le renouvellement (voir reportage ci-contre). Leur utilisation sur les génisses permet de conserver un niveau de fécondité correct.
Enfin, le génotypage des femelles est un autre outil bienvenu pour mieux gérer le renouvellement. Il permet de trier les animaux très tôt et de choisir les génisses qui correspondent aux attentes. Cet outil va accentuer le progrès sur les qualités fonctionnelles. L'utilisation de ces technologies représente un coût supplémentaire qui doit être compensé par les gains sur la qualité des animaux et donc sur la performance de l'élevage. Encore une fois, l'éleveur ne doit pas perdre de vue la maîtrise de son coût de production.
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