FAIRE VÊLER TÔT POUR RÉDUIRE LE COÛT DU REMPLACEMENT

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L'analyse des résultats des exploitations livre un constat sans appel : les éleveurs pratiquant le vêlage précoce dégagent un meilleur EBE lait.

LE COÛT DE RENOUVELLEMENT PÈSE ENTRE 16 ET 30 €/1 000 L selon les élevages. C'est ce qui ressort de l'analyse d'Xpertia sur l'année 2012(1). Et la corrélation entre ce coût et le niveau total de l'EBE lait est très élevée. Cet indicateur est calculé en mesurant l'écart entre les prix de vente (réforme ou vente en élevage) et le prix d'achat ou le prix de revient des génisses. Plusieurs facteurs se cumulent pour expliquer les résultats (voir infographie). Parmi eux, l'âge au vêlage pèse. Des travaux réalisés à la ferme des Trinottières (Maine-et-Loire) ont également montré le lien existant entre l'âge au vêlage et le coût de renouvellement. La charge liée à l'élevage d'une génisse augmente de 150 € entre un vêlage à deux ans et un à trente-trois mois.

La maîtrise du coût de renouvellement est donc essentielle pour maximiser l'efficacité économique et le revenu. L'enjeu est d'allonger la période de vie productive des animaux. Le lait produit par jour de vie passe de 12 l à plus de 14 l en fonction de la précocité du vêlage. La capacité des génisses holsteins à vêler à deux ans ne fait aucun doute. Un quart des adhérents à BCEL Ouest fait vêler les génisses holsteins avant 26 mois. La moyenne se situe à 28,5 mois pour cette race, contre 31 mois en normande et presque 32 mois en montbéliarde.

Viser un vêlage à 24 mois suppose de mettre en place une conduite adaptée avec des objectifs de croissance élevés. Ce qui, dans le cas de l'analyse des chiffres d'Xpertia, conduit à un coût alimentaire supérieur par génisse, en raison d'une consommation accrue de concentrés. Les éleveurs qui s'engagent dans cette voie doivent aussi disposer de fourrages de bonne qualité pour leur relève.

La fertilité des génisses est optimale à partir du troisième ou quatrième cycle. Ceux qui visent un vêlage précoce tirent profit de cet atout. Plus tard, après le septième cycle, la fertilité diminue. Un certain engraissement de l'animal, souvent observé chez ceux qui pratiquent le vêlage tardif, risque de pénaliser les résultats de reproduction dès la première gestation.

Ces génisses qui vêlent tôt sont plus légères au moment de leur premier vêlage mais également au second. Cet écart de poids vif disparaît au troisième vêlage. La production laitière est inférieure lors de la première lactation, les animaux poursuivant leur croissance. L'écart constaté par BCEL Ouest est de 300 kg de lait (7 713 kg pour les vêlages à 24 mois contre 8 010 kg pour les vêlages à 33 mois). Mais dès la deuxième lactation, les productions sont équivalentes dans les deux cas. Et pour la lactation suivante, on retrouve un écart de l'ordre de 100 kg au détriment des vêlages précoces.

LE VÊLAGE PRÉCOCE EXIGE UNE CONDUITE RIGOUREUSE

Le choix de l'âge au vêlage est lié à différents facteurs. La nécessité de valoriser des prairies naturelles entre en ligne de compte. De même que la disponibilité en main-d'oeuvre. En vêlage précoce, le temps consacré à chaque génisse est plus faible. Mais cette stratégie est néanmoins exigeante car elle ne permet pas d'erreur. La conduite doit être rigoureuse et les éleveurs ont intérêt à surveiller la croissance en mesurant régulièrement les animaux.

Le vêlage précoce réduit le nombre d'animaux présents sur l'exploitation. Il diminue donc les besoins de places en bâtiment tout en allégeant les contraintes environnementales. Cette conduite permet aussi de valoriser plus vite le potentiel génétique des animaux plus jeunes. Mais d'autres éléments permettent de réduire le coût de renouvellement. Le taux de vente en élevage est nettement supérieur chez ceux qui maîtrisent bien ce poste. L'augmenter suppose de réduire le taux de réforme. Et donc de maîtriser les problèmes sanitaires qui conduisent à éliminer les animaux. Le prix de vente des réformes varie également d'un élevage à un autre (environ 80 €) et pèse dans l'explication des résultats. D'une manière générale, la finition des animaux est intéressante.

(1) XPertia est l'émanation de BCEL Ouest et de Cogédis. Elle analyse les résultats technico-économiques d'un échantillon de plus de 1 000 exploitations laitières situées dans les départements des Côtes-d'Armor, du Finistère et du Morbihan.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Herbe

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