Le premier semestre 2016 sera très rude pour le prix du lait. Mi-octobre, certaines laiteries disaient craindre le grand saut en début d'année si la conjoncture ne donnait pas de signe de sursaut à moyen terme. Traduisez : « Nous ne pourrons pas continuer à être autant déconnectés du prix de nos concurrents européens. » On y est. Votre prix du lait a énormément baissé en 2015, de 55 à 60 s pour une majorité d'entre vous, et finira l'année à 310 s (lait à 38/32) de moyenne pour de la super-qualité et toutes primes confondues... trop peu pour vivre décemment du métier. Mais le fait est que le prix français est encore bien plus haut que celui de nos voisins, dont les produits frappent à nos portes de façon insistante et où nos laiteries exportent.
Une correction va donc s'effectuer, et il faudra un miracle pour l'atténuer. Ce n'est pas de l'UE qu'il viendra. Sidérant, mais on y est toujours aussi indifférent à la crise qui ronge les forces vives de la production de demain. Et si ce miracle venait de la filière française elle-même élargie à la distribution ? Une sorte de sursaut d'intelligence collective ? Il n'y a que cela à opposer au libéralisme imposé à tous par l'Europe du Nord, qui ne veut entendre parler que du marché.
Pour que ce miracle soit à portée de main, il faudrait que ceux qui, à la table ronde d'octobre, étaient d'accord avec les recommandations du médiateur, les mettent en musique. Je ne veux pas croire que ce n'était que du vent pour calmer les tensions, car elles sont de plus en plus prégnantes. Puisqu'une majorité les souhaitait, ce ne devrait être qu'une formalité. Et que les GMS ne nous refassent pas la farce de leurs marges rikiki. La vérité est que depuis des années, elles se gavent sur le dos de la filière lait.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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