En actant avec l'OPLGO un dispositif prévoyant la cessibilité des contrats, Lactalis n'a pas fait un cadeau à la FNPL et aux JA, vent debout contre. Le groupe aurait voulu leur signifier que le pouvoir avait changé d'instance ou tacler la FNPL, avec laquelle il entretient des relations houleuses, qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Car du jour où la brèche s'est ouverte, il était inévitable pour les autres OP Lactalis, initiées, elles, par la FNPL, de ne pas suivre le mouvement, et à leurs dirigeants de manger leur chapeau, sauf à voir leurs troupes quitter le bateau pour l'OPLGO.
On peut s'inquiéter des conséquences de ces achats de contrats, en matière de dépendance accrue vis-à-vis d'un collecteur et d'incidence financière. Acheter un contrat, c'est rajouter une charge dont nos exploitations, en manque de compétitivité par rapport à leurs challengers européens, se seraient bien passées. Mais si nous en sommes là, c'est bien parce que nos voisins ont depuis longtemps ouvert leur marché des quotas, permettant de concentrer le lait sur la SAU. Notre choix de maintenir jusqu'au bout le lien au foncier, au bénéfice de l'occupation du territoire, aurait eu tout son sens si Paris avait réussi à convaincre l'UE de l'intérêt de conserver une forme de régulation. Mais les libéraux ont gagné.
Inévitable donc, pour ceux qui veulent rester en course, d'acheter du lait via des contrats pour améliorer leur efficacité économique. Mais à eux d'en mesurer le risque, en achetant à un prix qui ne grève pas leur liberté. Celle de produire totalement, ou pas, ce lait pour payer leurs annuités. Comprenez, d'être en capacité de ne pas faire systématiquement le jeu de la laiterie qui n'a qu'un intérêt : disposer d'un peu plus de lait que nécessaire pour peser sur son prix.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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