Officielle ou officieuse, comme depuis avril où le Cniel a imposé aux Criel le silence radio, la recommandation du prix du lait a vécu. Et pas seulement parce que l'Union européenne n'en veut plus sous sa forme actuelle. Force est de constater que son corollaire, le dispositif de classes de flexibilité (reflet du mix-produits des laiteries), pose désormais un problème, à écouter certains. En question : son contrôle effectif par l'interprofession.
Ce système « moyennisant » du prix du lait a surtout vécu du fait de la concurrence exacerbée qui s'exerce aujourd'hui sur les marchés. Difficile pour une entreprise gérée comme telle, sauf à creuser sa tombe, de payer sur la base d'un prix régional quand un concurrent fait tomber le prix de 60 €/1 000 l. Là est, en partie, l'explication du décrochage d'un Terra Lacta et d'un Coralis très impliqués sur le lait UHT, secteur où la Muh allemande fait du dumping. C'est aussi pour cela que Sodiaal a annoncé une baisse de son prix A, s'attirant les foudres de la FNPL et des JA… eux qui n'avaient pas vraiment bronché pour les deux coopératives de l'Ouest. Et encore moins pour Lactalis, quand deux fois cette année, il a revu sa tranche de flexibilité.
Le prix du lait entre donc dans une nouvelle ère. D'abord sur la façon dont l'interprofession éclairera le marché, ce que le paquet lait lui autorise. Mais aussi sur sa défense qui se jouera désormais entre producteurs, regroupés ou pas en OP, et laiteries… et plus à trois entre FNPL, laiteries et pouvoirs publics. S'ajoute à cette nouvelle donne la fin des TFA (lire p. 20), deux ans avant celle des quotas et, avec elle, un défi d'une tout autre envergure qui influencera encore plus directement le prix : la gestion des volumes.
par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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