Le nouveau ministre de l'Agriculture va pouvoir passer de la parole aux actes. Lui, le député européen qui a voté pour le paquet lait, tout en expliquant qu'il était imparfait pour parer de nouvelles crises. Reste à espérer qu'il soit toujours là après les législatives. Et surtout qu'il décuple de pugnacité avec son équipe pour mettre en musique la maxime « Le changement, c'est maintenant ». Croisons les doigts mais sans se faire trop d'illusions. L'Union européenne est un énorme paquebot lancé sur la voie de la dérégulation, qui mettra du temps et malheureusement encore quelques crises avant de changer de cap.
Des arguments convaincants, Stéphane Le Foll en trouvera peut-être dans le débat outre-Atlantique qui anime le Farm Bill. Paradoxe au moment où Bruxelles veut laisser ses producteurs de lait soumis aux seules lois du marché (avec une intervention a minima et du stockage dont on connaît les limites), on évoque à Washington un dispositif volontaire d'assurance de marge sur le coût alimentaire avec, en situation de crise, son corollaire pour en bénéficier : une incitation à réduire sa production. Bref, un zeste de gestion de l'offre pour éviter de mettre de l'huile sur le feu quand tout flambe.
Cette idée, à l'initiative des plus grands troupeaux, dont certains ont laissé le maillot dans la crise de 2009, prouve pour le moins que les usines à vaches (comme celles dont rêvait Fischer Boel) ne sont pas une réponse à la volatilité des prix. Les oppositions qu'elle suscite montrent aussi qu'il ne faut pas compter sur les industriels pour pousser une dose, fût-elle minime, de régulation intelligente. Et pour cause, 1 ou 2 % de lait en plus sur le marché, c'est la garantie pour eux de « négocier » le lait moins cher.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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