La contractualisation à la française, impulsée en 2011 par le ministre de l'époque Bruno Le Maire, souffle ses quatre bougies. Les pessimistes diront qu'elle a donné les clés des volumes et des prix aux transformateurs. Les optimistes répondront que l'installation des quotas laitiers ne s'est pas faite en un jour. Il aurait été étonnant que l'après-quotas se passe tout autrement.
C'est vrai. Les cartes des prochaines années ne sont pas encore battues. Les organisations de producteurs ont quelques sérieux atouts en main. Elles peuvent faire le pari d'une tension sur la collecte sous l'effet des marchés mondiaux porteurs et de la pyramide des âges des éleveurs. Une tension qu'elles comptent bien orchestrer en créant les conditions nécessaires à une concurrence entre les entreprises. C'est à cette ambition que veulent répondre les deux projets d'associations d'OP de bassin, un en Rhône-Alpes et un en Bretagne-Pays de la Loire.
On voudrait déjà connaître la suite de l'histoire. Comment ces AOP de bassin répartiront-elles entre les OP les volumes en plus ? En période de ralentissement, comment décideront-elles qui baissera sa production ? Réussiront-elles cette structuration de l'offre sans créer un carcan pour la gestion des volumes ? Et enfin, quel rôle joueront les coopératives ?
Les organisations de producteurs elles-mêmes ont des défis à relever, à commencer par celui d'une parfaite transparence dans l'attribution des volumes de la réserve qu'elles vont constituer au fil du temps. Bref, il reste du pain sur la planche, mais c'est plutôt enthousiasmant. Mieux vaut voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide.
par Claire HUE, rédactrice
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