A travers notre dossier sur le Royaume-Uni, nous ne cherchons pas à ériger ce pays en modèle. Mais il existe des points communs entre le troisième producteur de lait de l'UE et la France. Nous partageons une situation de sous-réalisation chronique du quota depuis plus de dix ans. Pourtant, personne ne doute du formidable potentiel de production existant sur les deux rives de la Manche, notamment du fait de conditions favorables à l'herbe.
La production française souffre d'un manque de compétitivité quand nos voisins excellent sur ce plan. Certes, ils le doivent en partie à une restructuration sévère. Le nombre d'éleveurs a été divisé par trois en dix-sept ans. La France en a tout de même perdu près de la moitié dans le même temps. Mais les éleveurs du Royaume-Uni emploient des milliers de salariés, tant pour la production que les travaux des champs.
La différence majeure sur ce plan se situe au niveau de la considération de ces éleveurs. De vrais chefs d'entreprise outre-Manche, des gens qu'il faut encadrer chez nous. Quand le syndicalisme français parle de régulation et d'organisation collective, son homologue britannique défend la liberté d'entreprendre. Vue de là-bas, la gestion administrée à la française s'apparente au « communisme » !
Par ailleurs, le Royaume-Uni vit les contrats depuis plus de quinze ans. Il serait dommage de se priver de leur expérience. Leur grande diversité, y compris au sein d'une même entreprise, semble naturelle. Mais les éleveurs voudraient raccourcir les délais de préavis à trois ou six mois. Ou encore pouvoir signer des contrats avec différentes entreprises. À méditer, car ces sujets oubliés, aujourd'hui, en France seront sans doute cruciaux dans l'avenir.
Par Pascale Le Cann, grand reporter
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