Suivre ou ne pas suivre l'OPNC et le groupement de Cuincy dans leur bras de fer avec Lactalis ? L'embarras est perceptible parmi les autres membres de l'Unell, association des OP Lactalis initiées par la FNPL.
Ne pas suivre, c'est prêter le flanc à la critique de ceux qui vous ont donné mandat pour défendre leurs intérêts. En commençant par celui de faire respecter le contrat, un minimum. Comment rester crédible à leurs yeux si on ne bouge pas quand, depuis un an, on s'insurge à juste titre contre Lactalis pour non-respect des clauses déterminant le prix du lait ? Mais ces responsables d'OP savent aussi que dans leur troupe, plus d'un réfléchira à deux fois avant de donner son accord pour cette action et signer le chèque qui va avec. Il n'est pas évident, quand on pense à installer un jeune ou à se développer, d'entrer en conflit avec celui qui a la clé des volumes à distribuer.
Suivre, c'est donner l'impression d'être piloté par le syndicalisme. N'aurait-il pas été plus judicieux pour la FNPL de laisser l'OPNC annoncer elle-même sa décision, et ensuite de la soutenir ? Lactalis ne s'y est pas trompé, dénonçant « le choix de la FNPL de judiciariser les relations avec ses producteurs en s'ingérant dans la gestion de certaines OP ». Une situation difficile à gérer ensuite sur le terrain quand, depuis sa création, on cherche, pour recruter, à se débarrasser de l'étiquette syndicale qui vous colle à la peau.
Aussi juste soit-il, n'est-ce pas prématuré, enfin, d'engager ce combat alors que tant de dossiers cruciaux - gestion des volumes, cessibilité des contrats - sont toujours sur la table, si près de la fin des quotas ? Pendant ce temps qui joue pour lui, Lactalis ne peut que se réjouir du spectacle de ces OP qui avancent en rang dispersé.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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