Il y a des distorsions entre les filières bovines françaises et allemandes, causes de notre soi-disant « manque de compétitivité ». Mais elles sont minimes, selon l'Institut de l'élevage. Il n'en pointe qu'une vraie pour le lait : le régime de TVA agricole… Un peu court pour expliquer que les Allemands, tombés au fond du trou en 2009 avec un prix de base annuel à moins de 240 €/1 000 l, aient retrouvé un punch qui tranche avec notre frilosité. Sans le choix de Berlin pour le biogaz, sûr que les 800 000 ha de maïs-ensilage qui y sont voués finiraient pour partie en lait.
La réponse est sans doute à chercher dans les gages clairs pour l'avenir, donnés par les laiteries allemandes à leurs fournisseurs. En la matière, nos transformateurs ont des progrès à faire. Dire, comme nos poids lourds de la coopération, qu'on va avec le double prix-double volume accompagner ceux qui veulent se développer est un peu faible. Les producteurs chefs d'entreprise ont besoin de choses plus consistantes pour retrouver confiance. Pour le moins une réponse précise à la question de l'étanchéité des volumes A et B, des projets d'usines visibles, puisque les outils actuels ne suffiront pas à traiter ce lait en plus voué à l'export et, bien sûr, le chiffrage de l'impact sur la paye de lait.
Pendant qu'on tergiverse, la Muh en Allemagne coule les fondations de ses tours de séchage. Sur son site, qui traite déjà 1 Mt de lait de consommation, elle travaille d'ailleurs 58 Ml de lait meusien, celui de l'ULM qui, en 2003, avait dû digérer la fin d'un contrat de 70 Ml avec Lactalis. Pour lui, au moins, la ligne est limpide depuis la fin du soutien européen au beurre-poudre. Il ne veut travailler du lait français que pour le marché européen.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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