La contractualisation aurait pu être l'occasion, pour Lactalis, de conforter l'attachement, jusqu'alors fort, de ses producteurs à leur entreprise. Ses dirigeants en ont décidé autrement. Dans la rédaction des contrats, puis leur application, en s'asseyant par deux fois sur les clauses de définition du prix du lait, le géant de Laval a choisi d'imposer ses vues, fort de sa position dominante. Ne doit-il pas dès lors s'en prendre qu'à lui-même si, en vertu de la possibilité juridique nouvelle de conduire des actions de groupe, deux OP choisissent de l'attaquer pour être entendues ?
Si cette action, qui n'en est qu'à son début, va au bout, ce sera à un juge de décider si Lactalis dit vrai quand il prétend respecter ses engagements contractuels. Décidément, rien ici ne se passe comme dans les grands pays laitiers européens, où la confiance est de mise entre producteurs et laiteries. Où, il est vrai aussi, les coopératives y tirent le prix vers le haut.
Dans ce bras de fer, tout le monde joue gros. Pour Lactalis d'abord, à 20 €/1 000 l réclamés, la facture pourrait être douloureuse. Tout dépendra du nombre d'OP Lactalis qui suivront et surtout du nombre de producteurs qui leur donneront mandat pour poursuivre. Cette confrontation sera aussi lourde de conséquences pour les relations avec ces OP. Délicat, pour ces dernières, de se le mettre à dos alors qu'à deux mois de la fin des quotas, elles ont encore moult dossiers à caler avec l'industriel (renouvellement des contrats, redistribution des volumes...). Mais comment rester crédibles aux yeux de leurs adhérents et de tous ceux qu'elles appellent à les rejoindre pour peser, si on dit toujours « amen » ? Pour parler d'égal à égal, le B.A.BA est de se faire respecter. Dommage d'en arriver là, mais on y est.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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