Les claques de 20 €/1 000 l sur les deux dernières payes n'entament pas le moral d'Helmut. À 45 ans, il gère, avec son épouse, 150 laitières dans le nord de l'Allemagne, tout près des Pays-Bas. Là où vient de sortir de terre une fromagerie née de la collaboration inédite d'un préemballeur de fromages et de la coopérative néo-zélandaise Fonterra (lire p. 8). Elle pourrait traiter à terme 800 Ml. De quoi donner des perspectives à l'OP d'Helmut, que rien n'empêche de contractualiser avec plusieurs laiteries. Les vrais partenariats gagnant-gagnant noués ici avec les transformateurs sont aussi un gage rassurant pour tous.
Cette baisse, il la redoutait, mais s'y préparait. Celle-là comme les prochaines, puisqu'on vit dans une économie où le seul marché décide. Cette réalité, Helmut l'intègre depuis des années dans sa stratégie. S'il reste serein, c'est que contrairement aux Français, il en a mis de côté en 2013 quand le lait est resté six mois à près de 400 €/1 000 l ou plus. Il dit aussi merci à sa banque qui l'a poussé, il y a six ans, à investir dans un méthaniseur pour affronter la volatilité des prix.
Les moins de 300 € annoncés pour décembre ne l'empêchent pas non plus de penser à ses futurs investissements. Pas tout de suite évidemment. Helmut ne veut pas suivre l'exemple des voisins danois qui ont eu les yeux plus gros que le ventre, ont grossi trop vite et laissé le contrôle de leurs fermes aux banques. Son idée : passer à 210 vaches. C'est pour cela qu'il est venu voir les systèmes d'alimentation automatique, au salon Eurotier de Hanovre. Il y a croisé un ami qui, lui, veut monter à 500 vaches, projet qui ne suscite aucun remous dans son village, ni intérêt des médias... Un autre monde, cette Europe du Nord.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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