Chaque jour qui passe nous fait mesurer la mouise dans laquelle les politiques ont planté les producteurs en signant la fin des quotas. Et ce n'est pas le mini-paquet lait arraché après la grève, dont on attend toujours du concret, qui changera la donne. Leur seule issue est donc de s'organiser. Mais l'« Everest » à gravir pour vraiment peser dans la gestion des volumes, via une organisation transversale indépendante des laiteries, apparaît inaccessible..
Les porteurs des projet Ocep et France Milk Board ont, chacun, raison. Les premiers de dire que pour espérer créer cette organisation transversale, il faut commencer par fédérer les producteurs par laiterie. Les seconds de soutenir que si l'on met le doigt dans des OP par laiterie, elles resteront à ce stade et ne s'accorderont jamais pour gérer des volumes. Quand bien même, une large majorité adhérerait au final à ce pool transversal, une réalité incontournable demeure : à l'échelle d'un canton, d'un département, d'un bassin laitier ou d'un pays, il y aura toujours une minorité qui la jouera en solo. Comptez sur les laiteries pour les y encourager...
Ce sont ces producteurs ou OP qui, demain dans l'Union européenne comme aujourd'hui en Suisse, produiront sans se soucier des besoins. Or, dans un marché à l'équilibre, il suffit de 1 % de lait en plus pour plomber le prix de 15 à 20 %. Pour qu'il en soit autrement du rêve de gestion des volumes ou de maîtrise des marchés, il faudrait pour le moins pouvoir contraindre, au nom de l'intérêt collectif, cette minorité à être raisonnable ou responsable de ses excès. Cela passe par un acte politique fort (par exemple, pour déroger au droit de la concurrence) qu'une UE libérale n'est pas prête à faire.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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