RETOUR DE BÂTON

Par ses actions commando, la Conf' a gagné la bataille médiatique contre « les 1 000 vaches », symbole à ses yeux de l'industrialisation de l'agriculture. Mais en agitant le chiffon rouge, elle n'a pas rendu service à la filière. Je veux parler du retour de bâton de ces deux documentaires diffusés sur France 5 et Arte. Y transpirent tous ces pseudo-arguments déballés depuis des mois pour stigmatiser les 1 000 vaches. Après les délires sur France Inter, « ces vaches enchaînées, nourries avec un ensilage plein de pesticides et produisant du mauvais lait », on a droit à une caricature de la ferme France et du métier d'éleveur.

Il y aurait chez nous d'un côté les petites exploitations qui disparaissent, de l'autre les « industrielles » qui se multiplient. Oubliée la réalité plurielle et complexe de vos exploitations : le gros des troupes avec leurs 60 vaches qui, demain, n'en auront que le double, et quelques-unes 200 à 300 têtes. Pas un mot sur celles qui ont déjà fait le pas de s'agrandir en regroupant des troupeaux, d'abord pour améliorer les conditions de travail, mais aussi pour gagner en compétitivité puisqu'on vit dans un monde libéral.

« Le modèle des 1 000 vaches vient de Californie. Elles s'y empilent à l'infini. Les conditions de maltraitance de ces animaux poussés à l'extrême n'y sont pas rares », nous expliquent ces « journalistes ». Je doute que ces élevages fassent long feu. Sans conditions de bien-être optimales, pas de troupeaux économiquement viables. Pour revenir à la ferme des 1 000 vaches, dont je parie que les copies se compteront en France sur une seule main, elle sera peut-être ce qui fera qu'un industriel continuera de collecter ceux qui, autour d'elle, auront choisi de ne pas grossir.