La sécheresse qui sévit rappelle à quel point la production agricole est une activité à risques. À l'aléa climatique qui devient récurrent s'ajoute le risque sanitaire (FCO, listeria…). Sans oublier le risque économique lié à l'extrême volatilité du prix du lait ou des intrants. La fabrication de fromages, le conditionnement de lait ne sont pas non plus sans risques, sanitaires notamment.
Rien à voir avec les « non-risques » pris par les GMS. Ici, pas d'investissements lourds à engager sur toute une vie pour son activité, pas d'usine à amortir, pas de recherche et développement à financer... rien à créer. Le coeur de métier se résume à stocker un produit que l'on vend avant de l'avoir payé. Un peu juste pour justifier de capter l'essentiel de la valeur ajoutée créée par les deux premiers maillons de la filière alimentaire, mais on en est là. Les politiques d'hier ont laissé se créer un monstre qu'ils ne maîtrisent plus. Et ceux d'aujourd'hui en rajoutent à leur pouvoir de dominance, comme avec la LME (loi de modernisation de l'économie) bénie par l'Élysée.
Que les Michel-Édouard cessent de nous expliquer que leurs magasins margent à peine à 1 %. Il est facile, en gonflant le loyer perçu par votre holding, de réduire un résultat comptable. La vérité est que ces GMS pourraient rogner sur leurs marges pour lâcher du lest aux IAA et, en ricochet, donner les moyens à l'agriculture de se constituer des réserves normales pour encaisser des risques inhérents à toute activité d'entrepreneur. Tout le contraire de ce qu'elles font. Dernière trouvaille de Carrefour pour réduire ses coûts sur le dos de ses fournisseurs : que ses supérettes soient livrées six jours sur sept, au lieu de trois… une exigence à laquelle un Lactalis peut dire non. Pas une PMI régionale.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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