Au premier semestre 2014, la filière laitière française s'est affichée décomplexée : « La fin des quotas est une vraie opportunité », « Il faut se positionner sur les nouveaux marchés à l'export ». Les producteurs, du grand Ouest en particulier, osent se comparer aux meilleurs d'Europe du Nord. Et ils ont raison : un potentiel fourrager important associant herbe et maïs, des conduites alimentaires autonomes et un coût du foncier inégalé. Le carcan des quotas s'étant desserré, leur dynamisme a pu s'afficher quasi au même rythme qu'aux Pays-Bas ou en Allemagne.
Certes, la restructuration a peut-être un temps de retard, mais la compétitivité des producteurs français n'est pas en cause. Si faiblesse il y a, elle est ailleurs : - 0,20 à 0,25 €/1 000 l d'écart sur le prix du lait sur douze mois, comparé à l'Europe du Nord, soit 8 000 € pour 400 000 l produits. Pression de la distribution, outils de transformation moins performants ? Le fait est que ce défaut de trésorerie pourrait se faire sentir très prochainement. Car le marché des produits laitiers du second semestre s'annonce moins euphorique qu'en début d'année. Cours mondiaux en repli, embargo russe et collecte européenne dynamique : tous les ingrédients sont là pour que la volatilité s'exprime. Ne parlons pas de crise mais d'un trou d'air dont l'intensité reste incertaine.
Dans un tel contexte, les transformateurs français tiendront-ils leur promesse d'une hausse de 0,20 à 0,30 € en 2014 ? Nous jugerons aussi l'attitude de la Commission européenne sur les outils de gestion de crise qu'elle pourra activer. Nous apprécierons alors l'attitude des Allemands, hostiles à toute idée de régulation et aujourd'hui en première ligne devant l'embargo russe.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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