GAGNANT-GAGNANT ?

Un leurre, le partenariat gagnant-gagnant si cher aux syndicalistes « responsables » et qui leur a déjà fait avaler des couleuvres ? Sûrement pas avec les PME et PMI régionales, à commencer par celles en zones de polyculture-élevage. Pour sécuriser le devenir de leur collecte, elles ont tout intérêt à contractualiser en donnant à leurs livreurs une autre perspective que celle d'être asservis.

En revanche, le doute est permis pour les « poids lourds » de l'industrie privée. Croient-ils au développement de la production nationale ou pensent-ils que leur croissance est ailleurs ? Les propositions de contrats très pernicieuses des Lactalis, Bel et consorts sèment le trouble. Ont-ils placé la barre très haut pour ensuite faire de fausses concessions et garder ce qu'ils considèrent comme stratégique : les volumes-prix ? Peut-être. Mais ils auraient cherché à discréditer la contractualisation et l'interprofession qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement. Quel camoufl et pour la FNPL qui croyait avoir signé avec eux un code des bonnes pratiques contractuelles. Rupture de contrat pour cause de manif, appel à la délation… On fait mieux comme bonnes pratiques.

Et si cette provocation était un mal pour un bien ? Un détonateur pour ceux qui doutent de l'intérêt de rejoindre une organisation de producteurs. C'est la seule issue pour espérer discuter d'égal à égal avec cette industrie-là et lui « imposer » ce rapport gagnant-gagnant qui ne l'intéresse pas. Mais la partie est loin d'être gagnée. Son pouvoir de nuisance est immense pour contrer la massification de l'offre. Elle sait aussi qu'elle joue sur du velours quand, en face, on continue de se déchirer. Et ce n'est pas à deux ans des élections des chambres d'agriculture que les lignes risquent de bouger pour aller vers une union sacrée sur l'essentiel