C'est parti. Les contrats sont sur la table. On y voit un peu plus clair sur les stratégies des industriels privés, sur leurs visions de l'après-quotas et de leurs relations avec les éleveurs. Et cela n'est guère réjouissant.
Premier constat : bien des éleveurs resteront soumis aux quotas après 2015 ! Les industriels mettent tout en oeuvre pour continuer à limiter les volumes. Avec, à la clé, des pénalités de dépassement qui, pour certains (Lactalis et Bel), pourront être au même niveau que les taxes fiscales actuelles. Mais au bénéfice des laiteries !
Les éleveurs qui veulent produire plus ont donc intérêt à travailler avec une coopérative, quitte à accepter un prix B.
Autre nouveauté, certains contrats ouvrent la porte à un paiement du lait par entreprise, ce contre quoi le syndicalisme s'est toujours battu. Un syndicalisme qui, après avoir lu les contrats, conseille plus que jamais de ne pas signer. Mais certaines laiteries mettent la pression avec des propositions de contrat dont la validité est limitée à six mois. Elles veulent des engagements rapides et voilent à peine la menace d'une rupture des relations actuelles pour ceux qui ne signent pas.
Les OP parviendront-elles à sauver ce qui reste d'une défense collective ? Ce sera difficile puisqu'elles n'existeront pas légalement avant la fin de l'année. La pression des laiteries aura conduit un certain nombre d'éleveurs à signer avant. Car elles savent très bien que la majorité d'entre eux n'a pas le choix, s'ils veulent rester dans ce métier. Bruno Le Maire a offert aux industriels une occasion en or d'imposer leurs conditions, sous couvert d'un simple respect de décret. Ils s'y sont engouffrés.
Par Pascale Le Cann, grand reporter
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