L'Éleveur Laitier vous présente ce mois-ci un thème délicat sur le risque suicidaire dans votre profession. Ce sujet, je l'ai longtemps repoussé. Il est entouré de tellement de tabous. Qu'ai-je appris ? Que les éleveurs laitiers sont les plus touchés dans une profession agricole déjà très sensible. Ce beau métier, difficile mais passionnant, conduirait donc certains à cet acte ultime ?
Gardons-nous des simplifications abusives. Les facteurs qui poussent au suicide sont complexes et multiples. Mais comment ne pas relever l'écart parfois insupportable entre la charge de travail et le revenu obtenu. Non, je ne fais pas de démagogie en écrivant qu'au regard des compétences demandées, des heures de travail, des capitaux investis, du stress lié à l'incertitude des marchés, à la météo, au travail avec le vivant, les éleveurs laitiers mériteraient de gagner beaucoup mieux leur vie.
Les autres acteurs de la filière, mais aussi les agroéconomistes aux thèses libérales pourraient garder dans un coin de leur mémoire quelques éléments des pages qui suivent. Avec la fin des quotas, on nous promet le bonheur d'être enfin libre d'entreprendre, de s'agrandir. Mais, au final, qui profitera de la valeur ajoutée ? Et qui restera sur le quai ?
Devant ces drames, certes minoritaires, la compassion n'est pas toujours de mise. N'ai-je pas entendu dernièrement « qu'un éleveur qui n'y arrive pas dans la conjoncture 2014 n'a rien à faire dans ce métier ». Alors, prenons une petite respiration avec ce couple du Doubs (page 90) qui vit très heureux avec ses 36 vaches et 198 000 l de lait sans vouloir produire plus. Mais nous sommes dans le comté, loin de la loi du plus fort qui commande au reste du monde.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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