Mais pourquoi Bruno Le Maire a-t-il voulu imposer la contractualisation dès la prochaine campagne ? Pourquoi aller si vite alors que les quotas fixent encore les volumes et que l'interprofession n'a pas construit de contrat type ? Et surtout, le ministre ne pouvait pas ignorer que la division des éleveurs reste un obstacle majeur à leur regroupement pour peser face aux laiteries.
Sur le terrain, les réunions se multiplient avec, d'un côté, la volonté de commencer par des OP par laiterie. Une idée défendue par des éleveurs qui cherchent à rassembler au-delà des étiquettes syndicales. Mais leur bonne foi est souvent mise en doute du fait de leur proximité connue avec la FNSEA. De l'autre côté, un projet d'OP transversales visant à ne pas se retrouver sous la coupe des laiteries. C'est le credo des « Aplistes » souvent excessivement méfiants vis-à-vis des coopératives et de la FNSEA. Le clivage est tel entre les deux tendances qu'on a du mal à imaginer autre chose que l'émergence de multiples OP, trop petites pour s'imposer. Sans compter que la pression des laiteries ou la difficulté de choisir poussera un certain nombre d'éleveurs à signer individuellement.
Si Bruno Le Maire avait voulu laisser la gestion des volumes aux laiteries après 2015, il ne s'y serait pas pris autrement. Et après tout, pourquoi pas ? Quels sont les risques ? Certes, leur manque de dynamisme n'est pas de bon augure pour les éleveurs. Mais ailleurs, en Europe, les choses semblent plus simples. Il est vrai que les coopératives y sont majoritaires. Bien armées pour l'export, elles soutiennent le développement de leurs adhérents.
Par Pascale Le Cann, grand reporter
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