SE PRENDRE EN MAIN

Le message du minipaquet lait concocté par la Commission est limpide : producteurs, prenez-vous en main et ne comptez que sur vous-mêmes pour réguler l'offre de concert avec les laiteries. Car il ne sera plus question pour l'UE d'intervenir comme elle l'a fait via les quotas. Tout au plus pourra-t-on compter sur elle en cas de feu de cheminée. Pas pour le prévenir. Juste pour un coup d'extincteur, du stockage, histoire de permettre aux plus forts de survivre. Et si l'incendie embrase toute la maison, elle pourrait envisager une mesure exceptionnelle : inciter, mais surtout ne pas contraindre, ceux qui jettent de l'huile sur le feu à réduire leur production, en les indemnisant. On est à mille lieux des envolées de Paris au lendemain de la grève du lait, sur une régulation efficace.

Un cadre légal mettant les producteurs en capacité de négocier des contrats d'égal à égal avec les industriels, l'obligation de transparence sur les volumes collectés par ces derniers, la reconnaissance du rôle des interprofessions à diffuser des données éclairant le marché… Ce minipaquet lait marque, en revanche, de réelles avancées pour tenter de rééquilibrer le rapport de force avec les transformateurs. Et l'espoir pour les producteurs de peser sur l'offre.

Reste, pour concrétiser ce rêve, à monter la première marche : se regrouper indépendamment des laiteries. Gravir cet Everest demandera beaucoup d'esprit d'ouverture à ceux qui, à la FNPL, poussent les Ocep, à l'Office du lait et l'Apli, les OP. Cela pour se faire confiance et se retrouver sur les convergences de ces deux projets, plutôt que s'affronter sur ses divergences mineures au regard de l'enjeu