Vu de Bruxelles, ce sont les organisations de producteurs qui ont vocation à défendre les intérêts individuels et collectifs des producteurs dans un monde sans quota. Il s'agit de négocier les prix, les volumes ou encore de gérer les crises éventuelles. En clair, les OP sont des organisations économiques permettant aux éleveurs de se regrouper pour mieux vendre leur lait.
Il n'y a donc aucune raison pour que demain, chaque producteur via son OP ne travaille pas avec plusieurs transformateurs, dans un esprit sain de mise en concurrence. Aucun éleveur n'a à être bridé dans ses souhaits de développement par les réticences d'une laiterie.
Les OP ne sont pas des coopératives de collecte vouées à dispenser les industriels privés de gérer des relations directes avec les producteurs. Elles ne doivent pas non plus être au service du syndicalisme.
Tant que les éleveurs n'en attendront rien de plus qu'un prix du lait aussi élevé que possible chaque mois, cela ne marchera pas. On voit bien qu'elles ne pèsent pas assez pour obtenir un résultat et de ce fait, elles ont bien du mal à recruter. Le chat se mord la queue. Créer des OP par laiterie répondait sans doute à un souci de simplicité, surtout là où les groupements de producteurs existaient. Ce n'est pas suffisant car inefficace. Et surtout, cela fait le jeu des laiteries puisque chaque producteur reste lié à son acheteur historique.
Il faut passer à la vitesse supérieure, sortir des OP inféodées à un industriel. Ce qui suppose un changement d'état d'esprit, aussi bien chez les éleveurs que chez les transformateurs, y compris les coopératives.
Par Pascale Le Cann, grand reporter
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