La journée technique du Cniel, organisée en octobre dernier, alors que la Maison du lait était encore occupée par la Confédération paysanne, m'a laissé dubitatif. Non pas que les présentations aient été inintéressantes, bien au contraire. C'est qu'en ce lieu, nous étions entre gens de bonne compagnie, capables d'entendre sans broncher, une matinée entière, que le modèle de développement à la française, en place depuis les quotas, est obsolète, qu'il crée notre malheur aujourd'hui, que nous ne sommes pas assez compétitifs, qu'il faut se restructurer, s'agrandir. Bref, que nous sommes nuls. Et de nous mettre sous le nez l'efficacité des producteurs néozélandais et irlandais, avec leurs coûts de production imbattables, et la capacité d'entreprendre des Néerlandais et des Allemands qui ne font pas de sentiments pour produire plus. Ils ne se plaignent pas du prix du lait, eux !
Dans une économie agricole dérégulée, c'est le meilleur qui gagne et le plus faible qui s'en va. Et tant pis pour l'occupation de l'espace. D'ailleurs, nos amis d'Europe du Nord aiment à dire que « ce n'est pas à l'économie de gérer le territoire ». Je n'ai pas de jugement de valeur à porter sur ce discours. Il pointe une vérité, certes avec froideur mais sans démagogie. On peut aussi se souvenir de ces slogans portés par le syndicat majoritaire : « Pas de pays sans paysans » ou « Des voisins plutôt que des hectares ».
Que cela semble loin ! Qu'elle paraît loin aussi la cohabitation entre ceux qui admettent une réalité économique et ceux qui veulent la changer. Désolé pour la Confédération paysanne et ses espoirs de siéger à l'interprofession, mais espérer porter en ce lieu une politique qui freine la restructuration, ce qui est sa marque de fabrique, me paraît une mission impossible.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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