Les Français ont peut-être enfin fini d'envier les payes de lait de leurs homologues allemands. La hausse sensible du prix du lait en janvier et février devrait perdurer. Des augmentations de tarifs ont bien été passées par les grands groupes laitiers auprès des GMS. C'est du moins ainsi que s'interprète, à la FNPL, leur silence radio après la montée en pression qui avait marqué les derniers jours des négociations commerciales pendant le Sia.
Pour autant, restons lucides. Rien ne dit que les hausses négociées seront en phase avec l'évolution que donneront, sur l'année, les indicateurs du marché Cniel et le tunnel avec l'Allemagne. À défaut, il faudra retourner au charbon, comme ont commencé à le faire les PME qui avaient bouclé leurs négociations deux mois avant les grands groupes laitiers. Prions aussi pour que les augmentations soient vraiment répercutées dans les linéaires par tous les distributeurs. Qu'aucun donc ne remette le doigt dans la logique destructrice de la guerre des prix. Et là, je demande à voir quand un Carrefour s'apercevra qu'il perd toujours du terrain ou qu'un Leclerc n'en gagne plus.
Mais surtout, une grande lucidité s'impose sur la capacité des producteurs et de leurs OP à aller tous chercher leur part du gâteau. C'est en relevant les compteurs en fin d'année que l'on saura si les « Lactalis » ont perçu « tout » ce qui leur revient au titre de 2014, mais aussi les quelques euros que Laval ne leur a pas donnés en 2013. De même, on verra si Sodiaal respecte, comme l'an dernier, sa logique de versement d'un complément de prix au cas où l'incidence des indicateurs du marché aboutit à un prix supérieur à celui qu'il s'est donné comme objectif pour 2014.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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