Laissez-moi vous entretenir d'une possible menace pour notre filière. Après la protection de l'environnement qui a coûté des millions d'euros en diverses mises aux normes, c'est la protection des animaux qui, demain, pourrait coûter cher à l'élevage. Que dis-je, l'anéantir !
Le mot n'est pas trop fort quand on entend les propos des « abolitionnistes » qui militent pour cesser toute utilisation des animaux par l'homme. Ces « antiviande » s'engagent dans une nouvelle stratégie de combat : donner à l'animal un statut juridique dans le code civil qui le reconnaisse comme un être sensible, capable d'émotion. Peut-être l'outil qui manquait pour attaquer ensuite les élevages jugés concentrationnaires et, pourquoi pas, l'élevage en général. Une pétition émise par la fondation « 30 millions d'amis » pour demander ce statut de l'animal a déjà réuni plus de 550 000 signatures, dont celles d'intellectuels connus du grand public. Et un projet de loi s'annonce. Bien sûr, interdire la consommation de viande n'est pas pour demain et les extrémistes de la cause animale sont encore minoritaires. Mais ne négligeons pas ce mouvement de fond dans notre société toujours plus urbaine, où la relation homme-animal se conçoit sur le modèle de l'animal de compagnie où la mise à mort n'existe pas.
Après la corrida et le gavage des oies, la remise en cause de l'élevage industriel est à notre porte. Les ateliers laitiers qui ne cessent de se concentrer ne seront pas exempts de contraintes fortes au nom du bien-être animal. La meilleure défense étant l'attaque, il faut s'engager dans une communication dynamique et intelligente sur les pratiques d'élevage et l'intérêt sociétal du métier d'éleveur. L'image policée du Salon de l'agriculture ne suffira plus.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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