C'est un feuilleton médiatique devenu lassant.Celui des producteurs de lait devant les préfectures et dans les grandes surfaces pour défendre leur maigre gagne-pain. Que les marchés soient déprimés, comme l'an dernier, ou en pleine embellie, comme aujourd'hui, le scénario se répète. « Des méthodes d'un autre temps, la lutte des classes version agricole », nous confiait un syndicaliste, pourtant engagé dans ce bras de fer sans fin.
C'est que le malaise de la filière française est grand. Des producteurs désunis, avec des forces syndicales qui dépensent leur énergie à se critiquer et à éviter le dialogue. Des transformateurs privés, certains dotés d'un rare cynisme, sûrs de leur force, pour lesquels le producteur est la variable d'ajustement servant à tenir leurs résultats.
Des coopératives atones car pas les mieux placées sur les marchés. Enfin, une grande distribution qui s'accapare le gros de la valeur ajoutée. Certes, le trait est un peu forcé, mais c'est bien le schéma immuable d'un rapport fournisseurs-clients où le plus faible subit la loi du plus fort.
Que faire ? En appeler aux pouvoirs publics et réclamer 400 €/1 000 l.Belle utopie à la française. Alors, il reste cette idée de massifier l'offre, d'offrir enfin un peu de pouvoir à des producteurs regroupés, leur permettant de discuter contractualisation avec les acheteurs. Vous avez devant vous, en Suisse et en « direct live », ce qui vous attend dans cinq ans. Un bel exemple de ce qu'il faudrait faire et ne pas faire. À commencer par se retrouver sur l'essentiel et cesser les enfantillages, les discours populistes et les coups bas. Mais ne suis-je pas aussi, sur ce point, un grand utopiste ?
Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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