Pendant ce mois de septembre, j'oserai vous proposer de laisser provisoirement de côté le prix du lait et les provocations de Lactalis pour nous intéresser à la nouvelle Pac post-2013. L'enjeu est de taille pour les exploitations laitières : quelques milliers d'euros, en plus ou en moins, d'aides directes chaque année. Le résultat final sera aussi un signal fort pour encourager ou pas des éleveurs laitiers qui, faut-il le rappeler, peuvent être attirés par des productions moins contraignantes.
Cette nouvelle Pac nous a été vendue par les politiques comme étant en faveur de l'élevage et de l'emploi. Avec 2,4 UTA/100 ha (record absolu), l'élevage laitier pouvait se dire rassuré. Que nenni ! Les premières simulations sont inquiétantes, surtout pour les systèmes laitiers les plus intensifs qui subissent, davantage encore que les grandes cultures, l'effet de la convergence. Et la surprime des cinquante-deux premiers hectares ne suffira pas à atténuer leur douleur.
Du côté de la FNPL, on rêve alors à une prime couplée à la vache laitière qui serait conséquente. Un outil capable d'accrocher le lait sur le territoire. Mais cette prime, elle pourrait nous passer sous le nez. Cela commence par une histoire de gros sous avec l'État qui, sous le prétexte bien fallacieux d'une incompatibilité européenne, économise 165 M€ de prime nationale pour les vaches allaitantes en puisant dans l'enveloppe des aides couplées. Au final, il ne reste plus grand-chose pour une prime vache laitière. Quant à la FNSEA, ses premières positions apparaissent bien molles pour défendre cette option auprès d'un ministre qui ne s'est jamais prononcé sur ce sujet. Quant à l'opposition de la grande maison sur la surdotation des premiers hectares, elle a aussi de quoi décevoir les éleveurs.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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