
Le plan d'aide à la réduction de la production laitière est incontestablement un succès politique pour Stéphane Le Foll... mais en trompe l'oeil, comme trop souvent en politique. Qu'en restera-t-il dans huit mois quand il aura quitté son ministère ? Sûrement pas un début de remise en question de la libéralisation du marché laitier, comme l'imaginent les syndicats français qui prennent leurs rêves pour des réalités. La vérité est que ce plan va servir à tout, sauf à jouer sur la production européenne. Ou à la marge, ce qui est une bonne nouvelle malgré tout, c'est un signe donné à un marché dont la hantise est de manquer.
Alors que la production européenne a déjà amorcé un recul et que le marché donne enfin des signaux positifs, ce plan est surtout une opportunité à saisir pour ceux dont les livraisons sont « naturellement » appelées à baisser. Ceux qui arrêteront prochainement le lait, ceux qui devront travailler avec des fourrages de piètre qualité par rapport à l'an dernier ou qui en manqueront... Mais malheureusement pas pour les récents investisseurs et tous ceux qui ont des marges de productivité.
Pour que ce plan d'aide mérite son nom de baptême, il aurait fallu que l'UE soit à même de l'activer bien plus tôt et qu'il soit obligatoire. Mais pas qu'il permette à des Néerlandais ayant plus que contribué à déséquilibrer le marché de réformer à bon compte leurs vaches en excédent, pour se conformer à la contrainte phosphore qui leur pend au nez.... Bref, pour qu'il le mérite, ce qui implique de remettre en cause le libéralisme sans garde-fou défendu jusque-là à Bruxelles, il nous faudra une vraie croisade. Et à sa tête, un ministre de l'Agriculture qui s'y consacre à 200 % dès ses débuts, pas sur sa fin, et sans nous laisser sur notre faim.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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