Mon oeil, car la politesse m'oblige à ne pas citer ce que les politiques aiment à tâter quand ils visitent le Salon de l'agriculture. Car c'est bien du salon qu'il est question. Cette année, les bovins étaient logés dans un hall 3 réduit avec leurs « partenaires », selon les organisateurs. Exit les stands des syndicats agricoles ou ceux de la presse agricole indépendante, relégués dans un hall peu fréquenté. Ils accompagnent pourtant les éleveurs. Présents en revanche le Cniel, Interbev, Danone et quelques laiteries. Sur ceux-là, rien à dire. Mais pour les Intermarché, Carrefour, McDonald's ou Flunch, je ne vois pas des partenaires. Je vois des sangsues qui, depuis des années, pressent leurs fournisseurs, les obligeant à s'approvisionner en « minerai » toujours moins cher, certains dérapant parfois pour la survie de leur entreprise. Certes, le Sia est pour l'agriculture une énorme machine à communiquer auprès du grand public. Mais de là à la confier à la grande distribution et à la restauration rapide, il y a de la marge.
Si la filière lait est aujourd'hui à la peine, si des éleveurs plient bagages, c'est en partie parce que le prix du lait ne leur permet plus de suivre la hausse des charges. Ne parlons même pas de sortir un salaire compensant les contraintes du métier. Et si le prix du lait n'augmente pas, c'est que l'industrie est face à des GMS inflexibles qui veulent des baisses. Alors, plutôt qu'entendre le P.-D.G. de Système U (qui ne serait pas le pire) ou Leclerc (ce serait le pire), dans leur grande bonté, proposer des accords entre producteurs, laiteries et distributeurs pour répercuter des hausses qui aillent aux premiers, on aurait préféré qu'ils arrêtent avant leur course folle. Celle qui fait qu'un litre de lait coûtera bientôt moins cher qu'un litre d'eau.
par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe