Le libéralisme qui s'est imposé à la filière laitière secoue durement les éleveurs quand la volatilité des prix leur est défavorable, comme c'est le cas depuis dix-huit mois. Cette situation était attendue avec la fin des quotas. Mais qu'a-t-on fait en France pour s'y préparer ? La logique voudrait que les éleveurs aient les coudées franches pour s'adapter à ces mutations car ils se trouvent en première ligne pour en assumer les effets.
Force est de constater qu'ils restent enfermés dans un cadre qui a bien du mal à évoluer. La cessibilité des contrats par exemple, refusée au départ par le syndicalisme, n'a finalement été acceptée que sous la pression du terrain. Et le législateur veut aujourd'hui interdire leur marchandisation. Une hypocrisie car, comme les quotas autrefois, ces contrats se monnaieront sous la table.
La France persiste aussi à maîtriser les volumes via les laiteries alors que les quotas n'existent plus. Une partie de la France laitière refuse de comprendre que le monde a changé et s'accroche aux solutions du passé. Or, c'est en recherchant et en acceptant les idées neuves que l'on s'adapte.
Cet immobilisme fragilise doublement les éleveurs. D'une part, ils peuvent difficilement entrer dans la peau d'un chef d'entreprise libre de sa stratégie. D'autre part, beaucoup peinent à saturer leurs outils pour réduire leur coût de production comme le font leurs concurrents. Edgard Pisani, que tout le monde salue aujourd'hui, disait : « Quand une politique a réussi, c'est qu'elle a changé le monde et puisque le monde a changé, alors il faut changer de politique. » À méditer.
Par Pascale Le Cann
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