Je doute qu'une vraie solution à cette crise, qui vous désespère, vienne de Bruxelles. Les idées du tout-libéral gangrènent trop de cerveaux au coeur des rouages des institutions européennes. Le puissant lobby de l'industrie laitière européenne n'a aussi aucun intérêt à voir se ralentir ce flot de lait qui assure aux transformateurs une matière première à bas prix... bas prix qui poussent à la restructuration de vos exploitations, diminuant leurs coûts de collecte.
Et si un début de solution venait des producteurs d'Europe du Nord eux-mêmes, les grands responsables de cette crise de surproduction, au coeur du problème ? Je sais, avec des « si », on mettrait Paris en bouteille. Mais là, il suffirait d'un seul : « si » ces producteurs mettaient un zeste d'intelligence dans leur mécanique de croissance effrénée.
Je veux bien croire que les Néerlandais aient fait des réserves et que les Allemands tirent des revenus de leurs méthaniseurs. Mais avec leurs prix au plus bas depuis six mois, je doute qu'ils rigolent encore et sourient en voyant leurs voisins crever. Et ils ont la clé pour que ça remonte. Via leurs coopératives de transformation ou de vente de lait (si tant est qu'ils en tirent bien les rênes), ils règnent sur la production des Pays-Bas, de l'Allemagne, de l'Irlande ou du Danemark. Ils seraient donc bien inspirés de suivre l'exemple d'un Sodiaal. Car n'en déplaise à ses détracteurs, Sodiaal n'a pas ouvert le robinet du lait. Il a mis en place un système de prix A, B et C responsable pour caler son développement sur les perspectives du marché, et mettre un garde-fou au n'importe quoi. Mais si l'Europe du Nord persiste, il n'y a plus qu'à souhaiter la fièvre aphteuse aux Irlandais, la FCO aux Néerlandais. On en est là. Bonjour le projet européen.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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