La fixation du prix du lait comme la gestion des volumes se trouvent désormais entre les mains des industriels. Les règles de la concurrence européennes ont eu raison du système de recommandation du Cniel sur les prix. Et la TFA entraîne dans sa chute l'ensemble du dispositif de gestion administrée.
Après avoir surpris et déstabilisé la filière par cette suppression soudaine, le ministre sauve les apparences en proposant des groupes de travail censés trouver une alternative. Il brandit le serpent de mer de la régulation européenne des volumes qu'il promet de défendre à Bruxelles. Des leurres qui ne dupent plus grand monde. Car dans le même temps, l'administration barre la route aux OP. Comme si la crainte des foudres bruxelloises excusait tout.
Ces évolutions s'inscrivent logiquement dans l'ouverture des marchés laitiers, décidée en 2003. Mais rien n'imposait une telle brutalité. Et surtout, rien n'empêche une certaine forme de concertation entre les acteurs.
L'Europe du Nord a su préserver ce dialogue entre les producteurs et les transformateurs grâce au développement de coopératives puissantes. Ce qui lui permet de se préparer à saisir les opportunités des marchés en croissance.
Les laiteries françaises ont désormais toutes les cartes en main. Sauront-elles s'en servir pour impulser une réelle dynamique, conforme aux perspectives de marché et aux attentes d'une partie des éleveurs ? Certains ne les attendront pas et jetteront l'éponge. Le risque d'un découragement des producteurs est peut-être plus grand que celui d'un dérapage de la collecte.
par Pascale Le Cann, grand reporter
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