Dans le Nord-Ouest, un nombre croissant d'éleveurs qui doivent faire face à de grandes difficultés financières, entament des procédures Agridiff.
Le nombre d'éleveurs laitiers qui déposent des dossiers « Agriculteurs en difficultés » progresse de manière importante dans le Nord-Ouest. En manque de trésorerie, ces derniers frappent à la porte des services spécialisés des chambres d'agriculture à la recherche d'une aide. Depuis septembre dernier, l'Atèse(1)L a vu ce phénomène s'accentuer en Ille-et-Vilaine. 154 dossiers ont été traités en 2009, contre 80 l'année précédente. 70 % concernent des exploitations spécialisées en lait ou mixtes.
Dans les Côtes-d'Armor, les demandes ont plus que doublé ces derniers mois. « Nous pensons analyser presque cent dossiers cette année, contre une quinzaine en 2009, prévoit Jean-Pierre Olivier, de la chambre d'agriculture de la Mayenne. Les deux tiers concernent le secteur du lait. » La même tendance est observée en Basse-Normandie.
« 10 % des laitiers finistériens ne se relèveront pas »
Quant à la Loire-Atlantique, même si les procédures n'ont pas progressé, de plus en plus d'éleveurs souhaitent faire le point sur leur situation financière. « Environ un tiers des élevages laitiers sont fragilisés, explique Françoise Fourn, de la chambre d'agriculture du Finistère. Parmi eux, 10 % ne vont pas se releveret devront quitter le métier ou envisager une réorientation de leur exploitation. Cela représente 300 producteurs. »
Difficile de brosser un profil type de ces producteurs. Il semble que les petites structures ne sont pas les plus touchées. Deux facteurs peuvent être à l'origine de la fragilité de ces exploitations. Il y a celles qui doivent faire face à un endettement important comme certains JA. « De récents investissements en bâtiments, robot de traite, mises aux normes ou matériel agricole durant la bonne conjoncture laitière pèsent sur les trésoreries », note Serge Dupé, de la chambre d'agriculture de la Loire-Atlantique. D'autre part, certains éleveurs rencontrent des difficultés à maîtriser leurs troupeaux. « Il y a ceux qui sont confrontés à des problèmes de cellules. D'autres manquent de génisses de renouvellement et n'arrivent pas à faire leur quota », analyse Jean-Pierre Olivier. On voit des célibataires autour de la quarantaine, sans projet personnel, démotivés qui peinent à s'adapter à la crise, et notamment à maîtriser leur coût alimentaire. Au final, l'atelier lait manque de rentabilité et l'EBE n'est pas suffisant pour faire face aux prélèvements privés et aux annuités bancaires. Enfin, les difficultés financières peuvent aussi faire éclater des structures sociétaires où une mésentente entre associés était latente avant la crise.
NICOLAS LOUIS
(1) Appui technique économique et social aux exploitants
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