Le plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes veut des résultats tangibles sur les flux d'azote dans les trois ans.
Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, et Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, sont venus le 5 février à Rennes (Ille-et-Vilaine) présenter le plan d'action du gouvernement contre les algues vertes. Il s'applique aux huit baies bretonnes touchées par le phénomène et à leurs vingt trois bassins versants, touchant ainsi près de 3 500 exploitations. Le plan comprend un volet curatif, avec le ramassage des algues et leur évacuation vers des plates-formes de compostage. Mais l'essentiel concerne la prévention. Et une nouvelle fois, les agriculteurs sont au coeur du dispositif. Il s'agit d'engager des actions pour réduire les flux de nitrates. Les exploitants devront déclarer chaque année les quantités d'azote utilisées et échangées (organique et minéral), dès 2010 sur les deux baies pilotes (Saint-Brieuc et Lannion). L'ensemble des bassins versants suivra en 2011. Il faudra aussi évaluer les reliquats après récolte (trois à quatre parcelles). Ces mesures seront comparées à celles effectuées dans les fermes de référence. Objectif : faire évoluer l'agriculture vers des systèmes à très basses fuites d'azote. Le gouvernement veut également créer une filière de traitement des lisiers excédentaires en développant la méthanisation. À terme, elle valorisera aussi les algues vertes. À noter que les stations d'épuration et les industriels sont également concernés. Ils devront déclarer annuellement les quantités d'azote utilisées et échangées.
Proactive sur le dossier, la profession agricole est plutôt satisfaite des mesures qui reprennent ses propositions. « Pour une fois, on part de l'agronomie avant d'imposer des règles, » constate Olivier Allain, président de la chambre d'agriculture des Côtes-d'Armor. Mais l'État est allé plus loin en imposant les mesures des reliquats.
Contrôle des exploitations
Le gouvernement prévoit le contrôle de toutes les exploitations soumises à la réglementation des installations classées dans les deux ans sur les bassins versants algues vertes (1 758 exploitations). « Le diable se cache dans le détail, confirme Laurent Kerlir, président de la FRSEA Bretagne, très prudent. Attendons de voir sa mise en oeuvre, surtout les résultats des expérimentations sur les sites pilotes avant d'étendre le dispositif aux autres baies. » Et pourtant, il est déjà écrit dans le plan que l'objectif est de parvenir à des résultats significatifs en matière de réduction des flux d'azote. Faute de quoi, un dispositif plus contraignant pourrait être engagé dans ces zones d'ici à trois ans. Sur le terrain, un gros travail de sensibilisation doit s'engager sans tarder afin d'éviter que le réglementaire ne prenne le pas sur le volontaire.
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