Première entreprise de son pays, la coopérative laitière Fonterra collecte 92 % du lait néo-zélandais. Elle réalise le quart du total des exportations nationales à destination de 140 pays. Une performance qui repose sur la productivité inégalée de ses 10 500 adhérents, des éleveurs qui misent sur l'herbe pour produire à bas prix.
Fonterra intervient dans 35 % des échanges mondiaux de produits laitiers et table sur une hausse annuelle de la demande d'environ 2 % dans les prochaines années. Une croissance largement tirée par l'Asie que la Nouvelle-Zélande considère comme son pré carré. Elle se prépare donc à satisfaire ces marchés et affine sa stratégie.
Les éleveurs gardent le contrôle
Cela suppose de poursuivre l'augmentation de la production nationale. Les investissements dans la recherche visent à améliorer la productivité des élevages et à développer la production dans l'île du Sud, tout en respectant l'environnement. Autre objectif : créer davantage de valeur ajoutée. Il s'agit notamment de fabriquer des produits de grande consommation adaptés aux marchés locaux à partir des matières grasses et des poudres exportées de Nouvelle-Zélande. Fonterra investit dans des outils industriels et des partenariats à l'étranger.
Néanmoins, l'entreprise souffre d'une sensibilité aux taux de change. Et son capital, qui appartient aux éleveurs adhérents, est directement lié aux volumes produits. Sa réévaluation annuelle a conduit l'entreprise à verser 600 M$NZ (environ 300 M€) à ses adhérents en 2007, en raison de la baisse de production due à une mauvaise année climatique.
Pour faire face à ses ambitions, Fonterra doit donc consolider son capital. Une augmentation de 20 % a été votée le 18 novembre par les adhérents. Ce volume sera déconnecté de la production et donnera droit au versement de dividendes. Seuls les adhérents peuvent y souscrire. Il s'agit d'une première étape qui aidera Fonterra à s'adapter à la volatilité des prix. Dans un second temps, une bourse d'échange de ces actions se mettra en place, toujours exclusivement pour les adhérents. Reste à savoir combien de dollars les éleveurs investiront effectivement dans leur coopérative.
PASCALE LE CANN
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