L'absence de crédits dans le projet de budget 2010 suscite des inquiétudes sur l'avenir de la PHAE.
Les herbagers devront-ils redonner d'une main à Paris ce que Bruxelles vient de leur accorder de l'autre ? Alors que le bilan de santé de la Pac vient d'instaurer un DPU herbe de 50 à 80 €/ha(1), la prime herbagère agro-environnementale (76 €/ha) est à nouveau confrontée à des difficultés de financement. Fin novembre, en effet, aucun crédit PHAE n'était inscrit au projet de budget 2010, aussi bien pour de nouveaux contrats que pour le renouvellement de ceux qui arrivent à expiration. « Les contrats en cours se termineront, mais il ne sera plus possible de les renouveler ou d'en souscrire de nouveau, comme cela se faisait tous les cinq ans », constataient les FDSEA de la Loire et de la Saône-et-Loire. En Haute-Savoie où l'on voulait encore croire à un ballon d'essai, lancé par Bercy, pour économiser une partie des crédits versés, on se refusait à envisager le pire. « Avec plus de cinq millions d'euros, la prime à l'herbe représente 14 % du total des aides reçues dans le département, expliquait Jean-Claude Croze, directeur de la FDSEA. Sa suppression serait contraire aux engagements pris dans le cadre de la révision du bilan de santé. » Point de vue partagé par le président de la FRSEA du Massif central : « Les engagements validés par la France auprès de Bruxelles prévoient la création d'une DPU herbe dans le premier pilier (aides économiques) et le maintien de la PHAE dans le second (aides environnementales) », affirmait Jacques Chazallet. « La PHAE a fait l'objet d'un élargissement du nouveau taux de cofinancement européen à 75 %, ce qui, avec un budget plus réduit pour la France, favorise son maintien », précisait un communiqué de la Fédération nationale bovine.
En contradiction avec les propos récents de Nicolas Sarkozy, la non-inscription des crédits au budget 2010 préfigurerait-t-elle déjà des débats sur le financement de la Pac de l'après-2013 ? Le 27 octobre, à Poligny (Jura), le président expliquait que l'objectif à suivre de « maintenir la production dans les territoires fragiles, zones herbagères et de montagne notamment, passait par un soutien différencié ».
ANNE BRÉHIER
(1) Pour les cinquante premiers hectares seulement, 20 à 30 €/ha au-delà.
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