Porter un projet collectif n'est pas chose aisée. Surtout quand on demande à ses adhérents de s'engager financièrement sans aucune obligation de le faire avec, pour seul argument, l'intérêt général d'une filière. Bref, tout le contraire d'une CVO interprofessionnelle (contribution volontaire obligatoire) qui vous oblige à voir plus loin que votre seul intérêt.
Les FDCL du Doubs et du Jura, porteurs du projet de fonds d'investissement Coop'Invest, touchent du doigt cette difficulté à laquelle elles s'attendaient. Sur les 350 Mkg de lait à comté qu'elles ambitionnaient de voir cotiser (sur une collecte de 500 Mkg), ce ne sont que 200 Mkg travaillés par cinquante- cinq coopératives (une coopérative sur trois) qui le feront. À raison de 5 €/1 000 l sur trois ans, cela représente une capacité financière de 3 M€… un seuil de légitimité pour Coop'Invest. Ses promoteurs ne désespèrent pas toutefois de voir d'autres coops rejoindre la dynamique collective. Une quinzaine en discute encore. Malheureusement, il manque toujours à l'appel la plus importante de la zone AOC comté, les Monts de Joux, qui pèse 15 Ml de lait à comté (sur un total de 60 Ml).
Cette coopérative n'est pas hostile à investir dans l'affinage du comté, objectif assigné au fonds Coop'Invest pour éviter de voir ce maillon de la filière continuer d'échapper aux opérateurs régionaux. Mais elle entend le faire directement sur des projets la concernant. C'est ainsi qu'elle est aujourd'hui au côté de l'union Juramonts dans le projet en réflexion, visant à monter dans le capital de Juragruyère, filiale d'Entremont.
JEAN-MICHEL VOCORET
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